♦ Le 12 septembre prochain aura lieu la cérémonie musulmane de l’Aïd. Pour permettre l’application de la Charia le gouvernement et les préfets ont adopté des dérogations aux règles d’abattage des animaux – règles traditionnelles pourtant établies dans le souci de limiter la souffrance animale et d’assurer la sécurité sanitaire. Pour permettre – y compris à des enfants – de pratiquer des égorgements rituels, des abattoirs provisoires vont être installés dans de nombreux lieux de France. Et des béliers d’un an vont être importés de pays exotiques.
Ce dernier point a soulevé un grave problème sanitaire en 2015 : il est à l’origine de la réapparition et du développement en France de la Fièvre catarrhale ovine (la FCO, une fièvre hémorragique), alors même que le risque était connu.
Pour éviter l’aggravation de cette épidémie en 2016, l’association Vigilance halal a introduit un référé devant le Conseil d’Etat et les tribunaux administratifs, avec pour objet d’empêcher l’installation de lieux d’abattage provisoires et l’importation de bétail sans contrôle.
C’est aux musulmans qui y résident de s’adapter à la France. Pas aux Français d’adapter leur législation aux pratiques de l’Arabie chamelière du VIIe siècle.
Introduction en 2015 de la Fièvre catarrhale ovine en France par l’Aïd el Kébir : un scandale d’Etat, un risque sanitaire insensé !
Nous vivons une époque inquiétante. En effet, la démission et la carence de l’Etat sont partout visibles et palpables notamment en matière de sécurité des biens et des personnes, et plus particulièrement dès qu’il s’agit d’un sujet en lien avec l’islam. Il n’est pas dans notre propos de savoir si ce phénomène est lié à une complicité, à la peur ou à une espèce de fascination… Nous en resterons aux faits objectifs liés à l’objet de notre association.
Régulièrement, depuis trois ans, nous écrivons aux ministres concernés (Agriculture et Intérieur) sur les risques énormes en matière sanitaire représentés par les abattoirs temporaires concédés par l’Etat pour l’Aïd el Kébir, notamment sur les risques de transmission de la maladie de Creutzfeldt Jakob par le « mouton fou » atteint de « tremblante » (voir l’ouvrage Mouton fou *).
En outre, le 15 juin 2015, Mr Cazeneuve devant le CFCM ose la formule : « Bien des efforts sont déjà engagés en vue d’organiser des abattoirs provisoires dans les meilleures conditions à l’occasion de la fête de l’Aïd. Ils restent en nombre insuffisant et les porteurs de projet sont trop souvent découragés par leur coût et la complexité de leur mise en place ».
En clair Mr Cazeneuve souhaite que les contraintes administratives déjà largement laxistes soient encore assouplies… et que les pouvoirs publics aident financièrement ces structures ! Quelle sollicitude paternelle, quand on sait, de plus, que dans le document interministériel publié chaque année pour « encadrer » (sic…) l’événement, on utilise la formule « dynamique d’amélioration continue qui permet de concilier le profond attachement des musulmans de France à la fête de l’Aïd el Kébir et la liberté de culte ».
La République laïque est donc particulièrement bienveillante pour la religion musulmane. Envolés le principe de précaution, les règles sanitaires, la laïcité…
C’est dans ce contexte que se sont déroulés les faits suivants en 6 phases :
1) 27/07/2015 : Instruction technique du ministère de l’Agriculture DGAL/SDSSA/2015-649 montrant la parfaite connaissance des services :
« Le risque de diffusion de la Fièvre catarrhale ovine (FCO) est élevé en Europe (**) ; il est impératif de s’en prémunir pour éviter l’introduction de la FCO en France continentale. C’est particulièrement important alors que de nombreux ovins d’abattage vont être introduits en France dans la perspective de la fête de l’Aïd. Par conséquent, des mesures de contrôles renforcées des animaux en provenance de zones réglementées doivent être mises en place. Cette note rappelle le contexte épidémiologique de la FCO ainsi que la réglementation encadrant les mouvements d’animaux en provenance de zones réglementées. Elle précise également la conduite à tenir vis-à-vis de ces animaux en terme de contrôle des certificats TRACES et de contrôle à l’abattoir. »
2) 05/08/2015 : Circulaire interministérielle Intérieur-Agriculture NOR INTK1517232J :
La circulaire « organise » l’Aïd et n’évoque pas une seule fois la FCO !
3) Début septembre 2015 : 1er cas de FCO dans l’Allier.
4) 11/09/2015 : Arrêté ministériel de Stéphane Le Foll :
L’arrêté énumère les mesures prises pour la FCO mais ne mentionne à aucun moment l’Aïd el Kébir, qui aura lieu 13 jours plus tard, comme si ce dernier n’avait aucune incidence ni rapport avec la FCO. Il n’évoque pas non plus les risques de transmission à d’autres espèces que les ruminants. Les éleveurs subissent alors des contraintes limitant le commerce des animaux qui ne s’appliqueront pas aux mouvements de moutons pour l’Aïd (entre 250.000 et 300.000…) !
5) 24/09/2015 : L’Aïd el Kébir se déroule sans contraintes :
L’Aïd el Kébir se déroule sans contraintes, y compris dans les abattoirs temporaires, sans aucune restriction liée au contexte épidémiologique.
6) 08/10/2015 : (15 jours après l’Aïd, 1 mois après le premier cas dans l’Allier,) Carte des zones controlées :
On peut juger de la rapidité de la progression !
L’exposé chronologique résumé ci-dessus démontre d’une façon implacable la responsabilité de l’Etat. On considère en effet que la FCO est aussi grave que la fièvre aphteuse qui sévissait il y a 50 ans, et, à l’époque, en cas de foyer, tout déplacement, y compris des humains et des véhicules, était contrôlé voire même interdit. Foires et festivités étaient interdites. La vaccination de masse était instituée. Alors, bien sûr, le mode de propagation de la maladie n’est pas identique, comparaison ne vaut pas raison, mais cela montre qu’il faut des mesures drastiques pour endiguer une épizootie de cette gravité. De plus, la FCO présente quelques caractéristiques très inquiétantes. Le virus pour l’instant épargne l’être humain, mais on sait maintenant qu’il franchit la barrière d’espèces en provoquant des signes cliniques et mortels sur les carnivores et les rongeurs, et que les éleveurs ayant eu la maladie dans leur troupeau présentent des anticorps, ce qui prouve un début de multiplication virale. Il suffirait de l’introduction d’une autre souche de virus FCO (actuellement c’est la souche BTV 8) et qu’une recombinaison se produise pour qu’une nouvelle souche aux caractéristiques nouvelles apparaisse, contagieuse pour l’être humain. Et quand on sait que la FCO est de la famille des fièvres hémorragiques comme Ebola, il y a de quoi être inquiet.
Dénoncer et communiquer c’est bien. Agir c’est mieux. Pour cela, en partenariat avec l’association Traditions Terroirs et Ruralité, nous avons engagé une procédure contre le ministre de l’Agriculture avec Maître Clement, avocat spécialisé en droit administratif du cabinet UGGC. En l’absence de réponse du ministère de l’Agriculture, probable selon notre avocat, nous déposerons un référé au Conseil d’Etat le 6 septembre pour respecter le délai de 2 mois de réponse à l’administration, l’Aïd el Kébir devant avoir lieu cette année le 12 septembre. Le juge des référés devra statuer sur les mesures utiles et indispensables que nous proposons pour « encadrer » véritablement l’Aïd 2016, à savoir :
l’interdiction d’importation de moutons, donc l’utilisation exclusive de moutons autochtones et, de plus, proches du lieu d’abattage pour limiter la dissémination virale ;
l’utilisation exclusive des abattoirs pérennes qui seuls sont qualifiés pour pratiquer des contrôles sérieux, et dans des conditions sanitaires normées et normales ;
plusieurs mesures annexes comme la vaccination des chiens et chats dans les élevages où sévit la maladie, la surveillance des ruminants sauvages (cervidés), l’utilisation de transporteurs agréés pratiquant une désinsectisation et désinfection à chaque transport.
Ces mesures vont entraîner des difficultés énormes du fait notamment que le mouton de l’Aïd el Kébir est un mâle d’un an quasi introuvable en France, de type racial Turkan (d’où l’importation massive, et la négation de la propagande faisant de l’Aïd une chance pour nos éleveurs) et que près d’une centaine d’abattoirs temporaires ont été concédés au mépris des règles sanitaires les plus élémentaires. Ceci est pourtant indispensable et mettra à l’épreuve la « communauté » musulmane, lui permettant de démontrer sa possibilité d’adaptation à la modernité…
Nous initions une campagne de communication en essayant d’alerter les grands médias à ce nouveau cas de grave dysfonctionnement de l’Etat. Nous avons mandaté le Dr Jean Louis Thillier, expert indépendant et reconnu en sécurité sanitaire (il a été expert unique dans l’affaire de la « vache folle »), pour faire le point sur les connaissances scientifiques sur la FCO. Il vient de donner une interview dans la très sérieuse revue Agriculture et Environnement du mois de juillet, décrivant de façon implacable l’enchaînement des mauvaises décisions. Espérons que la raison scientifique prévaudra sur l’idéologie en ce qui concerne l’Aïd, d’autant qu’il s’agit, à l’examen, plus d’une manifestation culturelle que cultuelle…
Dr Alain de Peretti, vétérinaire – Polémia
Interview du Dr. Jean-Louis Thillier, sous le titre « FCO : Erreurs de gestions et mesures inappropriées ». Agriculture et Environnement, Juillet-Août 2016, n°149, pages 5-6-7-8-9.
Pour accéder à cette interview en Pdf, cliquer : ICI
Notes :
(*) Dr. Jean-Louis Thillier et Dr. Alain de Peretti della Rocca, Mouton Fou, éditions Traditions, Terroir et Ruralité (2015), 447 pages
(**) La France est à ce jour le seul pays européen atteint par l’épizootie…