Il y a un an, en pleine exposition Anish Kapoor à Versailles, on découvrait une série de tags imposants de nature antisémite, « royaliste » et ésotérique sur l’installation « Dirty Corner » connu sous le nom de « Vagin de la reine ». L’affaire fit un buzz mondial lorsque l’artiste décida – avec l’assentiment appuyé de François Hollande, Fleur Pellerin et Catherine Pégard (président du château) – de maintenir les tags antisémites aux yeux du public pour des « raisons pédagogiques » (sic). Cette dernière alla même jusqu’à émettre une note demandant au personnel de faire respecter la décision de l’artiste qui cachait mal sa jubilation sur BFM TV.
Finalement, l’avocat Gilles-William Goldnadel et moi-même obtenions un jugement en référé liberté, rendu le week-end des journées du patrimoine, ordonnant la suppression de la vue du public, sans délai, des tags antisémites.
Si le jugement resta occulté en France, l’affaire fit grand bruit dans le monde entier. La France affirmant ainsi qu’elle n’était pas aux ordres d’un artiste qui était son invité et montra fermement que l’art ne permet pas tout. L’artiste, furieux, déclara que la France était un pays raciste et antisémite et publia sur Instagram un double doigt d’honneur à la France intitulé « Dirty Corner » avec le dissident chinois Weiwei après une marche à Londres soutenant l’arrivée massive de migrants en Europe…
Il déclara dans Le Figaro : « Je me sens comme une fille qui s’est fait violer et à qui l’on ordonne de se rhabiller dans un coin » et ajouta : « Personne n’est entendu pour répondre de ces agressions répétées faites dans un espace public et dans un lieu clos. On ne sait rien, le flou est complet… »
Effectivement, un an après, aucun auteur des tags n’a été arrêté, aucune piste sérieuse n’a abouti, et ceci malgré l’infiltration de la DGSI des milieux susceptibles d’avoir réalisé ces tags. En fait, tout porte à penser qu’il s’agit d’une véritable opération « false flag ». En effet, l’avocat du château nous a transmis officiellement la copie de la plainte pour dégradation de l’œuvre dans laquelle on découvre des éléments très intéressants.
C’est ainsi que le château précise qu’il n’y avait aucun agent de surveillance ce soir-là entre 1 h du matin et 6 h 23. Étonnant lorsque l’on sait que l’œuvre avait déjà fait l’objet d’une première dégradation en juin 2015 et que l’on connaît les exigences sécuritaires des compagnies d’assurance. En tout état de cause, les « tagueurs » étaient parfaitement informés de ce créneau disponible.
On découvre également que des mouvements ont eu lieu autour du « Dirty Corner » entre 5 h 21 et 6 h 10, soit 30 minutes pour réaliser une série de dix immenses tags sur des surfaces de parfois 20 mètres carrés. Il faut une équipe très organisée pour parvenir à un tel exercice.
Le plus important est que la caméra 4 intitulée TOURELLE sur le toit du château a enregistré, à 5 h 52, le mouvement de deux drones se déplaçant à une vitesse modérée de façon rectiligne, portant une lumière fixe et se déplaçant dans le sens jardin du château place d’armes, probablement pour repérer et prévenir de toute intervention policière… Bref, un vrai travail de pro d’un service organisé pour des actions spéciales…
Dans une série de vidéos inédites diffusées cet été et passées inaperçues, Arte reprend l’idée que les tags réalisés la nuit du 5 au 6 septembre ont pu l’être par un commando professionnel…