Ces trois migrations saisonnières qui diluent le Grand Remplacement!

Dans la série des choses vues et entendues dans notre beau Sud-Ouest, vous aurez sans doute eu droit, comme nous, en recevant votre famille ou vos amis parisiens – ces gens qui, du haut de leur vote à 90 % pour Macron vous regardent avec incompréhension ou commisération -, à une discrète remarque, gentille comme un désir d’ouverture et de dialogue avec ces provinciaux un peu ombrageux, à une phrase forgée à l’issue d’une immersion dans votre petite ville et longuement pesée avant de sortir, à l’apéro, toute anodine et paisible :

« Tu sais, je ne trouve pas qu’il y ait beaucoup d’immigrés dans votre ville. Je n’ai pas trouvé de groupes de racailles. Ni de femmes voilées à tous les carrefours. L’ambiance était paisible sur la place, il y avait même un peu de monde dans les boutiques. Tu ne trouves pas ? Regarde, nous avons pris un pot en terrasse : que des Blancs ! »

Délicat, le cousin parisien ! Car les points de suspension disaient bien : « Ce que nous avons vu en nous baladant ne correspond pas tout à fait à ce que tu nous décris toute l’année, cette présence massive, grandissante, inquiétante de l’immigration et de l’islam. Le Grand Remplacement, quoi, nous ne l’avons pas vu ! Tu fantasmes mal. »

Délicat, oui, le cousin, mais tout bardé de diplômes géopolitiques qu’il est, toujours aussi aveugle et idéologue.

Évidemment qu’en ce mois de juillet, comme chaque année, mais peut-être plus encore en 2017, notre beau Sud-Ouest ne donne plus cet air angoissant de Grand Remplacement. Pour trois raisons conjoncturelles toutes simples. Trois migrations saisonnières simultanées.

D’abord, le départ au bled d’une grande majorité de Maghrébins. C’est pourtant une migration saisonnière que notre cousin géographe devrait connaître… Eh oui, les blédards partis, les épiceries et les kebabs du centre-ville sont fermés. Leur clientèle évaporée. Eh oui, les groupes de jeunes désœuvrés ne traînent plus. À combien évaluer ce déplacement saisonnier ?

Ensuite, et c’est heureux, les touristes britanniques, néerlandais, allemands sont revenus massivement dans ce Quercy et ce Périgord qui sont, pour eux, une seconde patrie. Car les Européens, boudant toujours les pays musulmans, se sont rabattus sur la France, et le Sud-Ouest en profite. Et nos places, nos cafés, nos villages bruissent de cris d’enfants, et les jupes et les cheveux blonds volent au vent dans nos soirées d’été.

Enfin, il y a vous, les cousins, qui êtes revenus au pays, pour quelques jours, voir ce qu’il vous reste de famille et de racines ici. Et c’est vrai qu’au supermarché, ou à la messe où vous mettez les pieds car c’est la fête du village, tout est changé : des jeunes, des familles, du dynamisme.

Le ministre du Tourisme nous annoncera, j’en suis sûr, de très bons chiffres pour cet été. Notre office de tourisme aussi. Tout le monde sera content.

Et puis arrivera la rentrée. Ces trois migrations saisonnières reprendront, chacune dans son sens, et, en quelques jours, le Sud-Ouest retrouvera son vrai visage : celui du Grand Remplacement que ces trois petits remplacements avaient très provisoirement fait oublier. Et notre cousin retrouvera ses certitudes. Et nous la réalité.

 

Dominique Monthus – Boulevard Voltaire

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