L’archéologie au service de l’idéologie!

 

On ne cesse de piocher dans les résultats de la recherche archéologique pour assurer telle ou telle opinion. Ainsi, les australopithèques ont-ils longtemps joué les ancêtres des Africains – car évidemment noirs, puisque trouvés en Afrique – sauf le dernier, trouvé en Bulgarie et, pour le moment, le plus ancien de tous (Graecopithecus feybergi)… Leurs représentations dessinées par des artistes (quand c’est possible à partir des restes osseux) pose cependant problème aux Africains car assez simiennes et très éloignées de celles des hommes modernes (Homo sapiens)…

Les tombes musulmanes récemment trouvées à Nîmes et étudiées par l’INRAP, datées entre le VIIè siècle et le IXè siècle, ce qui correspond aux sources écrites évoquant la présence musulmane en 720 dans cette ville, pourraient selon leurs inventeurs modifier cet affreux cliché des méchants musulmans envahisseurs de la France. A partir des données archéologiques, les auteurs tentent de montrer que les relations musulmans/non-musulmans dans la région “n’étaient pas violentes, mais complexes,” ce qui n’apparaît nullement dans ces mêmes données mais bien dans leur interprétation,  complexe pouvant signifier absolument n’importe quoi, tout et son contraire.

Les archéologues procèdent souvent ainsi, sautant du niveau scientifique strict au niveau interprétatif qui rend les données de base utilisables sur un plan plus large, historique en général mais avec la marge d’erreur liée au caractère interprétatif. Ils le peuvent à condition d’expliquer leurs interprétations qui demeurent toujours conjoncturelles. On peut ainsi théoriser :

  • Enterrer des morts (selon les rites musulmans déductibles de certaines données ?) peut impliquer être installé suffisamment longtemps pour le faire et conduit à induire la présence d’un groupe musulman dont on ignore l’importance (face aux Nîmois, aux Wisigoths et plus tard aux Francs), les activités et la durée véritable de présence à Nîmes…
  • Il est certes très vraisemblable que les musulmans présents en nombre à Nîmes aient pu un certain temps s’y croire installés et donc y enterrer leurs morts selon leurs rites, sans pour autant que les relations avec les chrétiens soient pacifiques, à forces égales, car on imagine mal des musulmans conquérants renoncer aux versets du Coran…
  • Il est étonnant qu’ils aient mêlé leurs morts aux morts infidèles dans le même cimetière…

Etc.

 

Charles Chaleyat

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