Les rives des étangs ou les bras morts des rivières sont souvent envahis par une épaisse végétation où les roseaux sont les rois. Au fil des années, ces plantes s’étendent sur de grandes surfaces appelées roselières, où certains oiseaux trouvent refuge, à l’abri des regards indiscrets… Les hérons pourpres sont parmi les locataires habituels de ces lieux tranquilles.
Dès la mi-avril, ils arrivent d’Afrique, où ils ont passé l’hiver, et commencent à s’installer. Les hérons pourpres vivent en groupe, en colonies, qui peuvent parfois compter plusieurs dizaines de couples. Ce n’est pas le cas ici où 7 ou 8 couples ont décidé de construire leurs nids. Vue de l’intérieur, la roselière est en fait moins épaisse qu’on pourrait le croire. Elle est constituée de grosses touffes de roseaux, et c’est précisément dans ces bouquets que les hérons pourpres installent leurs gros nids, faits d’un enchevêtrement serré de tiges sèches. Les nids de la colonie ne sont souvent séparés que de quelques mètres et sur chaque plate forme la femelle dépose, fin avril, 4 ou 5 œufs uniformément colorés en bleu vert très pâle. Le mâle et la femelle s’occupent tous les deux de couver les œufs. Ainsi pendant que l’un est parti pêcher aux alentours, le deuxième s’installe avec mille précautions sur ceux-ci.