La quasi-totalité des enfants et préadolescents auteurs de violences pathologiques extrêmes ont été soumis tout petits, le plus souvent avec leurs parents, à des relations particulièrement défectueuses entraînant des « traumatismes relationnels précoces ». Pour faire face à ces traumatismes, ils ont, dès les premières années de leur vie, mis en place des processus de défense « automatiques » qui incluent l’attaque potentiellement meurtrière. Les connaissances scientifiques, précises, sur ce sujet existent. Seule la France refuse de les prendre en compte car ce savoir bat en brèche un bon nombre de croyances. Le lien de causalité entre traumatisme relationnel précoce et violence fait chez nous l’objet d’un déni volontaire et sans remède. Et pourtant, la situation est devenue ingérable. Le nombre d’enfants « barbares » qui n’ont pas la liberté interne de ne pas frapper va continuer à croître sans que nous parvenions à modifier notre manière de penser ce problème. Notre pays n’a et n’aura que la violence qu’il mérite, et il ne servira à rien de pleurnicher.