Vols d’armes de Miramas!!!! Un défaut de vigilance abyssal!

“Il s’agit d’une zone immense, de + de 200 hectares, avec dessus des dizaines de petites maisons contenant des munitions, et fermées d’un simple cadenas et d’un petit plomb… /… Pour trouver des détonateurs et des explosifs au milieu de dizaines de « maisons », alors que toutes n’en ont pas, je pense qu’il faut un peu connaître les lieux”. Témoignage d’un lecteur de François de souche qui a travaillé sur le site de Miramas!!!

– Quel était votre rôle au sein du détachement de Miramas ?

Comme tout soldat, j’étais polyvalent. Mais officiellement j’avais signé pour être magasinier. Chose que je faisais parfois au dépôt de munitions. Aprés avoir passé une formation d’un mois à l’ESAM de Bourges, j’étais egalement devenu aide-pyrotechnicien. Le vol de détonateurs, d’explosifs etc, qui ont eu lieu ce matin : ça me parle, vu que cette formation m’a appris à savoir les utiliser. Au régiment j’étais aussi souvent de garde au dépôt munition.

– Parlez-nous de ce dépôt de munitions…

Il s’agit d’une zone immense, de + de 200 hectares, avec dessus des dizaines de petites maisons contenant des munitions, et fermées d’un simple cadenas et d’un petit plomb… Abritant aussi bien des munitions pour FAMAS -le fusil d’assaut utilisé à l’armée-, qu’aux grenades, missiles, et comme on la vu aujourd’hui : de détonateurs et d’explosifs. La journée, des civils et militaires travaillent sur cette zone. Ils gèrent les stocks de munitions nécessaires aux opérations extérieures (OPEX). Cette zone, appelée ZMS pour Zone Militaire Sensible, est entourée de 2 grillages. Toute la journée, deux militaires de garde (ils sont 5 au total), equipés de leur FAMAS, font des rondes en Peugeot P4 entre les 2 grillages. A l’aide d’un Talkie-Walkie, il pointent des bornes sur un parcours qui change à chaque fois.

– Comment se passe la garde dans ce dépôt ?

Il y a un groupe la semaine, et un autre le week-end. A l’epoque le week-end c’était du vendredi matin au lundi matin, et on était payé 60€ pour le week-end complet. On effectuait quelques rondes entre les 2 grillages dans la journée, et entre 2 rondes on jouait à la playstation, sur PC portable, ou on regardait un film… La semaine pareil. C’était à l’époque, ça a dû changer (j’espère…).

Lorsque des personnes de gardes partent manger, le nombre de militaires qui reste à l’intèrieur du dépôt est restreint. Il m’est arrivé plusieurs fois de rester seul à l’intérieur de cette maison, situé à l’entrée de cet entrepôt de 200 hectares, et entouré de routes ! De toute façon, la journée, du portail du dépôt on ne voit pas l’autre bout. Il y a des caméras, mais seulement à l’entrée, le reste est complétement vide. C’est de la folie.

– Pensez-vous qu’il y a eu des dysfonctionnements au niveau de la sécurité ?

Ce matin j’ai été stupéfait de lire qu’il avait suffit de découper les 2 grillages, et que l’intérieur de la zone n’était pas équipée de caméras ! Je vois que rien n’a changé depuis 5, 10 ou 15 ans ! Surtout qu’à l’époque, on n’était pas en vigipirate… La garde c’est 5 militaires dans une petite maison au début de la zone, des « sentinelles ZMS », qui ne font plus de rondes après une certaine heure le soir. Et la nuit la sécurité est assurée par des maîtres chiens, qui patrouillent à pied avec un pistolet automatique et un Talkie-Walkie. C’est vraiment archaïque… Le véritable moyen de dissuasion, comme beaucoup de régiments en France : les panneaux « Zone Militaire » attachés tout le long du grillage. Un manque cruel de moyens et de personnels !

Pour moi le principal problème est le manque de personnel, et paradoxalement, la rotation de celui-ci. C’est un flux incessant de militaires qui passent. J’ai signé au début pour 1 an, et au bout de 6 mois je rentrais dans ce dépôt. Alors que moins d’un an avant j’étais encore lycéen ! L’armée fait trop confiance : depuis mon départ des dizaines de personnes sont passées dans ce dépôt. On ne connaît pas le passé, ni les intentions de certains. 3 jours est bien peu suffisant pour connaitre une personne, à qui ont fournira un FAMAS quelques semaines plus tard.

Pour trouver des détonateurs et des explosifs au milieu de dizaines de « maisons », alors que toutes n’en ont pas, je pense qu’il faut un peu connaître les lieux. Ce dépôt de munitions existe depuis des dizaines d’années, et j’imagine que les mêmes munitions se trouvent au même endroits depuis toujours. J’ai d’ailleurs vu des caisses avec des étiquettes « Plan Marshall » dessus, ça ne date pas d’hier…

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