Un chagrin d’amour (c’est comme l’amour sans l’amour)!

Par Edmond Furax

  L’ambiance est morose, soyons roboratifs, c’est l’occasion idéale de papoter chagrins d’amour et d’inaugurer la rubrique Côté coeur de Délit d’images!

(Et comme c’est le thème estival préféré de notre Davidounet…)

Il est une pandémie fort répandue à la surface du globe, sur laquelle beaucoup théorisent mais dont nul ne s’occupe véritablement, chacun la subissant, a minima, une fois dans sa vie. A savoir: la catastrophe amoureuse, ailleurs, dénommée chagrin d’Amour.

“Un peu de chagrin prouve beaucoup d’amour, mais beaucoup de chagrin montre trop peu d’esprit.”
William Shakespeare

N’étant experts que de la version hexagonale, nous n’évoquerons donc point les versions d’ailleurs. Puisque nul ne s’en préoccupe vraiment sauf à nous coller sous anxiolithyques, nous avons répertorié divers moyens de s’en sortir au mieux.
Au plus vite ?
A savoir que ce fléau peut perdurer de 3 mois à 3 ans (pour la version toujours, nous n’avons pas de solution mais nous ne sommes pas intéressés par les cas désespérés).
Toutefois, ayant lu (et compris) Shakespeare, nous allons tenter de faire preuve d’esprit car, comme le dit Flaubert, “prenez garde à la tristesse, c’est un vice.”

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Que faire en cas de placage type Quinze de France? Quelques solutions aisément applicables?

LE/ LA haïr !
“La vie est trop courte pour se tuer ; ce n’est pas la peine de s’impatienter.
Mon Dieu, préservez-moi des douleurs physiques. Je m’arrangerai avec les douleurs morales”
Chamfort

Devenez objectif ! Ne le/la mythifiez plus. Listez ses défauts. Quoique ça puisse être fort long, la créature en était bourrée !
Listez, listez et vous noircirez des pages entières. Souvenez-vous. De tout. Sa tête gonflée du matin, sa manière inconvenante de tenir ses couverts, ses TOC, son mauvais goût (et le vôtre), etc. Voilà qui vous donnera une bonne centaine de raison de mépriser l’individu sus cité. Après quoi méprisez franchement, puis haïssez (en option), ça défoule !

LE/LA vénérer
“Toute douleur qui ne détache pas est de la douleur perdue”
Simone Weil

Tendance mystique. Vous lui construisez un petit autel (style ancêtres chinois) avec photos, reliques, etc. Puis vous l’adorez en toute sérénité, priant pour son nouveau bonheur.
Cet être hors du commun a bien fait de vous plaquer, vous, petite chose misérable. Et vous de sublimer votre solitude, en la dédiant à une dimension supérieure (le cierge) ou en renouant avec un basique de l’adolescence (l’encens).

LE/LA culpabiliser
“Les douleurs légères s’expriment ; les grandes douleurs sont muettes”
Sénèque

En l’occurrence, il vous faut être sans la moindre relation commune.
Grâce a un bon logiciel (type N design) et du papier d’un trés bon grammage.
Vous rédigez un faire-part de décès, laissant entendre que vous avez mis fin à vos jours consécutivement à votre rupture. Et vous postez, en falsifiant votre écriture évidemment.
Au préalable, vous aurez changé de job, d’appart, de portable, de mail… c’est du boulot !
Et si vous êtes aisé, vous vous serez en plus offert une concession et une pierre tombale où vous aurez fait gravé, outre votre nom, années de naissance et de décès, une phrase trés culpabilisante, pour le (la) traumatiser à jamais.
Ce n’est plus qu’une question d’imagination.

Se venger
L’arbre de la tristesse, ne le plante pas dans ton coeur. Relis chaque matin le livre de la joie”
Omar Khayyâm

En bref, se faire amèrement regretter.
En l’espèce, il faut des alliés très sûrs pour épier sa merveilleuse nouvelle vie sans vous.
Forcément, il va y avoir des couacs et c’est ici qu’il faut agir.
Vos tiers et amis lui distilleront alors d’excellentes nouvelles, de vous, de vos réussites, de vos conquêtes… échos exactement inverses de ses ratages ! Alors, n’hésitez pas à lui envoyer des mots plein de commisérations et de condescendance affectueuse pour le/la “réconforter” régulièrement.
Ca fait son petit effet.

Et c’est à Guitry que nous laisserons la conclusion, celle que nous souhaitons à tous les énamourés en grande peine:
“Je vais donc enfin vivre seul ! Et, déjà, je me demande avec qui ?”
Pensez-y !

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