«En trente ans, les possibilités de la PMA se sont développées au-delà de ce qu’avaient pu imaginer les pionniers de ce domaine. En marge de la majorité des demandes, provenant de couples stériles, d’autres ont vu le jour, plus contestées : celles des femmes homosexuelles et des femmes seules, qui souhaitent bénéficier de l’insémination avec donneur de sperme, ou encore congeler leurs ovocytes pour plus tard.
C’est l’exaspération devant certains leaders d’opinions, politiques, philosophes, psychanalystes hostiles à la PMA – qui entendent réguler la vie des autres en brossant un portrait caricatural des candidates aux nouvelles formes de procréation et des risques pour leurs enfants – qui m’a donné envie de rapporter les faits, rien que les faits.
Il est temps que la France, très en retard sur de nombreux autres pays, se mette au diapason de l’évolution de la société, du couple et de la famille, et accepte ces nouveaux modes de procréation. Car le développement harmonieux de ces enfants dépend aussi de la façon dont ils seront accueillis dans notre société.
Il est temps d’arrêter d’imposer aux femmes de courir l’Europe pour bénéficier de ce qu’on leur refuse dans leur pays d’origine, au prix d’un stress démultiplié et d’une sélection par l’argent inacceptable.
Faisons place enfin à une valeur fondamentale de toute démocratie digne de ce nom : la tolérance. C’est la souffrance de ces femmes que je rencontre et que j’essaie d’aider qui m’amène à crier haut et fort à tous ces opposants à la procréation moderne : ça suffit, foutez leur la paix ! »