C’est le vendredi 6 mai 2016 que le Pape François a reçu le prix Charlemagne, prix international décerné pour des travaux réalisés en faveur de l’unification européenne. La cérémonie a eu lieu au Vatican. Elle a débuté par des discours d’ »éloge » prononcés par le président du Parlement européen, Martin Schulz, par le Président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, et le président du Conseil, Donald Tusk.
De nombreux dignitaires européens sont venus à Rome pour cette cérémonie de remise de Prix tels que le roi d’Espagne Felipe VI et la chancelière allemande Angela Merkel. Et c’est la ministre de l’Éducation nationale Najat Vallaud-Belkacem qui représentait la France.
Prononcé par le pape François, à Rome le 6 mai 2016, en présence des présidents des trois principales institutions de l’Union européenne : Jean-Claude Juncker, Donald Tusk et Martin Schulz. Le Prix Charlemagne, créé en 1948, récompense chaque année les personnalités qui œuvrent « pour l’unification européenne ».
Discours du pape
Honorables invités,
Je vous souhaite la bienvenue et je vous remercie de votre présence. Je suis reconnaissant, en particulier, à Messieurs Marcel Philipp, Jürgen Linden, Martin Schulz, Jean-Claude Juncker et Donald Tusk pour leurs aimables paroles. Je voudrais redire mon intention de dédier le prestigieux Prix, dont je viens d’être honoré, à l’Europe : en effet, nous ne sommes pas en train d’accomplir un geste de célébration ; nous saisissons plutôt l’occasion pour souhaiter ensemble un élan nouveau et courageux à ce cher continent.
La créativité, le génie, la capacité de se relever et de sortir de ses propres limites caractérisent l’âme de l’Europe. Au siècle dernier, elle a témoigné à l’humanité qu’un nouveau départ était possible : après des années de conflits tragiques, qui ont abouti à la plus terrible guerre dont on se souvienne, est apparue dans l’histoire, par la grâce de Dieu, une nouveauté sans précédent. Les cendres des décombres n’ont pas pu éteindre l’espérance et la recherche de l’autre, qui brûlaient dans le cœur des Pères fondateurs du projet européen. Ils ont jeté les fondations d’un rempart de paix, d’un édifice construit par des États qui ne s’étaient pas unis de force, mais par un choix libre du bien commun, en renonçant pour toujours à s’affronter. L’Europe, après tant de divisions, s’est finalement retrouvée elle-même et a commencé à édifier sa maison.
Cette « famille de peuples » [cf. Disc. au Parlement européen, Strasbourg, 25 novembre 2014], admirablement agrandie entre-temps, dernièrement semble moins sentir comme siens les murs de la maison commune, érigés parfois en s’éloignant du judicieux projet conçu par les Pères. Cette atmosphère de nouveauté, cet ardent désir de construire l’unité paraissent de plus en plus éteints : nous, les enfants de ce rêve, nous sommes tentés de céder à nos égoïsmes, en ayant en vue notre propre intérêt et en pensant construire des enclos particuliers. Cependant, je suis convaincu que la résignation et la fatigue ne font pas partie de l’âme de l’Europe et qu’également « les difficultés peuvent devenir des promotrices puissantes d’unité » [ibid.].
Au Parlement européen, je me suis permis de parler d’une Europe grand-mère. Je disais aux Eurodéputés qu’en bien des endroits grandissait l’impression générale d’une Europe fatiguée et vieillie, stérile et sans vitalité, où les grands idéaux qui ont inspiré l’Europe semblent avoir perdu leur force attractive ; une Europe en déclin qui semble avoir perdu sa capacité génératrice et créative. Une Europe tentée de vouloir assurer et dominer des espaces plutôt que de créer des processus d’inclusion et de transformation : une Europe qui est en train de « se retrancher »au lieu de privilégier des actions qui promeuvent de nouveaux dynamismes dans la société ; des dynamismes capables d’impliquer et de mettre en mouvement tous les acteurs sociaux (groupes et personnes) dans la recherche de solutions nouvelles aux problèmes actuels, qui portent du fruit dans d’importants événements historiques ; une Europe qui, loin de protéger les espaces, devienne une mère génératrice de processus [cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 223].
Que t’est-il arrivé, Europe humaniste, paladin des droits de l’homme, de la démocratie et de la liberté ? Que t’est-il arrivé, Europe terre de poètes, de philosophes, d’artistes, de musiciens, d’hommes de lettres ? Que t’est-il arrivé, Europe mère de peuples et de nations, mère de grands hommes et de grandes femmes qui ont su défendre et donner leur vie pour la dignité de leurs frères ? L’écrivain Elie Wiesel, survivant des camps d’extermination nazis, disait qu’il est capital aujourd’hui de réaliser une « transfusion de mémoire ». Il est nécessaire de « faire mémoire », de prendre un peu de distance par rapport au présent pour écouter la voix de nos ancêtres. Non seulement la mémoire nous permettra de ne pas commettre les mêmes erreurs du passé [cf. Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 108], mais aussi elle nous donnera accès à ces acquis qui ont aidé nos peuples à traverser, avec un esprit positif, les carrefours historiques qu’ils trouvaient marchant. La transfusion de la mémoire nous libère de cette tendance actuelle, souvent plus attrayante, de fabriquer en hâte sur les sables mouvants des résultats immédiats qui pourraient produire un gain « politique facile, rapide et éphémère, mais qui ne construisent pas la plénitude humaine » [ibid., n. 224].
À cette fin, cela nous fera du bien d’évoquer les Pères fondateurs de l’Europe. Ils ont su chercher des routes alternatives, innovatrices dans un contexte marqué par les blessures de la guerre. Ils ont eu l’audace non seulement de rêver l’idée d’Europe, mais ils ont osé transformer radicalement les modèles qui ne provoquaient que violence et destruction. Ils ont osé chercher des solutions multilatérales aux problèmes qui peu à peu devenaient communs. Robert Schuman, dans ce que beaucoup reconnaissent comme l’acte de naissance de la première communauté européenne, a dit : « l’Europe ne se fera pas d’un coup, ni dans une construction d’ensemble : elle se fera par des réalisations concrètes, créant d’abord une solidarité de fait ».
À présent justement, dans notre monde divisé et blessé, il faut retourner à cette solidarité de fait, à la même générosité concrète qui a suivi le deuxième conflit mondial, parce que, – continuait Schuman – « la paix mondiale ne saurait être sauvegardée sans des efforts créateurs à la mesure des dangers qui la menacent » [Déclaration du 9 mai 1950, Salon de l’Horloge, Quai d’Orsay, Paris]. Les projets des Pères fondateurs, hérauts de la paix et prophètes de l’avenir, ne sont pas dépassés : ils inspirent, aujourd’hui plus que jamais, à construire des ponts et à abattre des murs. Ils semblent exprimer une invitation angoissée à ne pas se contenter de retouches cosmétiques ou de compromis bancals pour corriger quelques traités, mais à poser courageusement de nouvelles bases, fortement enracinées ; comme l’affirmait Alcide De Gasperi, « tous également animés par le souci du bien commun de nos patries européennes, de notre Patrie l’Europe », recommencer, sans peur un « travail constructif qui exige tous nos efforts d’une coopération patiente et longue » [Discours à la Conférence Parlementaire Européenne, Paris, 21 avril 1954]. Cette transfusion de la mémoire nous permet de nous inspirer du passé pour affronter avec courage le complexe cadre multipolaire actuel, en acceptant avec détermination le défi d’« actualiser » l’idée de l’Europe. Une Europe capable de donner naissance à un nouvel humanisme fondé sur trois capacités : la capacité d’intégrer, la capacité de dialoguer et la capacité de générer.
Erich Przywara, dans sa magnifique oeuvre L’idée de l’Europe, nous invite à penser la ville comme un lieu de cohabitation entre diverses instances et divers niveaux. Il connaissait cette tendance réductionniste qui habite chaque tentative de penser et de rêver le tissu social. La beauté enracinée dans beaucoup de nos villes est due au fait qu’elles ont réussi à conserver dans le temps les différences d’époques, de nations, de styles, de visions. Il suffit de regarder l’inestimable patrimoine culturel de Rome pour confirmer encore une fois que la richesse et la valeur d’un peuple s’enracine justement dans le fait de savoir articuler tous ces niveaux dans une saine cohabitation. Les réductionnismes et toutes les tentatives d’uniformisation, loin de générer des valeurs, condamnent nos peuples à une cruelle pauvreté : celle de l’exclusion. Et loin d’apporter grandeur, richesse et beauté, l’exclusion provoque la lâcheté, l’étroitesse et la brutalité. Loin de donner de la noblesse à l’esprit, ils lui apportent la mesquinerie.
Les racines de nos peuples, les racines de l’Europe se sont consolidées au cours de son histoire du fait qu’elle a appris à intégrer dans une synthèse toujours neuve les cultures les plus diverses et sans lien apparent entre elles. L’identité européenne est, et a toujours été, une identité dynamique et multiculturelle. L’activité politique sait qu’elle a entre les mains cette tâche fondamentale et urgente. Nous savons que « le tout est plus que la partie, et plus aussi que la simple somme de celles-ci », par conséquent, on devra toujours travailler pour « élargir le regard pour reconnaître un bien plus grand qui sera bénéfique à tous » [Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 235]. Nous sommes invités à promouvoir une intégration qui trouve dans la solidarité la manière de faire les choses, la manière de construire l’histoire. Une solidarité qui ne peut jamais se confondre avec l’aumône, mais comme la création d’opportunités pour que tous les habitants de nos villes – et de tant d’autres villes – puissent mener leur vie avec dignité. Le temps nous enseigne que la seule insertion géographique des personnes ne suffit
pas, mais que le défi est celui d’une forte intégration culturelle.
Ainsi, la communauté des peuples européens pourra vaincre la tentation de se replier sur des paradigmes unilatéraux et de s’aventurer dans des “colonisations idéologiques” ; elle redécouvrira plutôt la grandeur de l’âme européenne, née de la rencontre de civilisations et de peuples, plus vaste que les frontières actuelles de l’Union et appelée à devenir un modèle de nouvelles synthèses et de dialogue. Le visage de l’Europe ne se distingue pas, en effet, par l’opposition aux autres, mais par le fait de porter imprimés les traits de diverses cultures et la beauté de vaincre les fermetures. Sans cette capacité d’intégration, les paroles prononcées par Konrad Adenauer dans le passé résonneront aujourd’hui comme une prophétie de l’avenir : « L’avenir de l’Occident n’est pas tant menacé par la tension politique que par le danger de la massification, de l’uniformité de pensée et de sentiment ; bref, par tout le système de vie, de la fuite de responsabilité, avec l’unique préoccupation de son propre moi » [Discours à l’Assemblée des artisans allemands, Düsseldorf, 27 avril 1952].
S’il y a un mot que nous devons répéter jusqu’à nous en lasser, c’est celui-ci : dialogue. Nous sommes invités à promouvoir une culture du dialogue en cherchant par tous les moyens à ouvrir des instances afin qu’il soit possible et que cela nous permette de reconstruire le tissu social. La culture du dialogue implique un apprentissage authentique, une ascèse qui nous aide à reconnaître l’autre comme un interlocuteur valable ; qui nous permette de regarder l’étranger, le migrant, celui qui appartient à une autre culture comme un sujet à écouter, considéré et apprécié. Il est urgent pour nous aujourd’hui d’impliquer tous les acteurs sociaux dans la promotion d’« une culture qui privilégie le dialogue comme forme de rencontre », en promouvant « la recherche de consensus et d’accords, mais sans la séparer de la préoccupation d’une société juste, capable de mémoire, et sans exclusions » [Exhort. ap. Evangelii gaudium, n. 239]. La paix sera durable dans la mesure où nous armons nos enfants des armes du dialogue, dans la mesure où nous leur enseignons le bon combat de la rencontre et de la négociation. Ainsi, nous pourrons leur laisser en héritage une culture qui sait définir des stratégies non pas de mort mais de vie, non pas d’exclusion mais d’intégration.
Cette culture du dialogue, qui devrait être insérée dans tous les cursus scolaires comme axe transversal des disciplines, aidera à inculquer aux jeunes générations une manière de résoudre les conflits différente de celle à laquelle nous nous habituons. Aujourd’hui, il est urgent de pouvoir réaliser des « coalitions » non plus uniquement militaires ou économiques mais culturelles, éducatives, philosophiques, religieuses. Des coalitions qui mettent en évidence que, derrière beaucoup de conflits, le pouvoir de groupes économiques est souvent en jeu. Des coalitions capables de défendre le peuple de l’utilisation qu’on fait de lui à des fins impropres. Armons nos gens de la culture du dialogue et de la rencontre.
Le dialogue, et tout qu’il comporte, nous rappelle que personne ne peut se contenter d’être spectateur ni simple observateur. Tous, du plus petit au plus grand, sont des acteurs de la construction d’une société intégrée et réconciliée. Cette culture est possible si nous participons tous à son élaboration et à sa construction. La situation actuelle n’admet pas de simples observateurs des luttes d’autrui. Au contraire, c’est un appel fort à la responsabilité personnelle et sociale. En ce sens, nos jeunes ont un rôle prépondérant. Ils ne constituent pas l’avenir de nos peuples, mais ils sont le présent ; ils sont ceux qui, déjà par leurs rêves, par leur vie, sont en train de forger l’esprit européen. Nous ne pouvons pas penser l’avenir sans leur offrir une réelle participation comme agents de changement et de transformation. Nous ne pouvons pas imaginer l’Europe sans les rendre participants et protagonistes de ce rêve.
Ces derniers temps, j’ai réfléchi à cet aspect et je me suis demandé : comment pouvons-nous faire participer nos jeunes à cette construction lorsque nous les privons de travail ; de travaux dignes qui leur permettent de se développer grâce à leurs mains, grâce à leur intelligence et à leur énergie ? Comment voulons-nous leur reconnaître la valeur de protagonistes, lorsque les taux de chômage et de sous-emploi de millions de jeunes européens sont en augmentation ? Comment éviter de perdre nos jeunes, qui finissent par aller ailleurs à la recherche d’idéaux et de sens d’appartenance parce qu’ici, sur leur terre, nous ne savons pas leur offrir des opportunités et des valeurs ? « La juste distribution des fruits de la terre et du travail humain n’est pas de la pure philanthropie. C’est un devoir moral ». Si nous voulons penser nos sociétés d’une manière différente, nous avons besoin de créer des postes d’un travail digne et bien rémunéré, surtout pour nos jeunes.
Cela demande la recherche de nouveaux modèles économiques plus inclusifs et équitables, non orientés vers le service d’un petit nombre, mais au bénéfice des gens et de la société. Et cela nous demande le passage d’une économie liquide à une économie sociale. Je pense par exemple à l’économie sociale de marché, encouragée par mes Prédécesseurs [cf. Jean-Paul II, Discours à l’Ambassadeur de la République Fédérale d’Allemagne, 8 novembre 1990]. Passer d’une économie, qui vise au revenu et au profit sur la base de la spéculation et du prêt à intérêt, à une économie sociale qui investit dans les personnes en créant des postes de travail et de la qualification.
Nous devons passer d’une économie liquide, qui tend à favoriser la corruption comme moyen pour obtenir des profits, à une économie sociale qui garantit l’accès à la terre, au toit grâce au travail comme milieu où les personnes et les communautés peuvent mettre en jeu « plusieurs dimensions de la vie (…) : la créativité, la projection vers l’avenir, le développement des capacités, la mise en pratique de valeurs, la communication avec les autres, une attitude d’adoration. C’est pourquoi, dans la réalité sociale mondiale actuelle, au-delà des intérêts limités des entreprises et d’une rationalité économique discutable, il est nécessaire que “l’on continue à se donner comme objectif prioritaire l’accès au travail… pour tous” » [Enc. Laudato si’, n. 127]. Si nous voulons envisager un avenir qui soit digne, si nous voulons un avenir de paix pour nos sociétés, nous pourrons l’atteindre uniquement en misant sur la vraie inclusion : « celle qui donne le travail digne, libre, créatif, participatif et solidaire ».9 Ce passage (d’une économie liquide à une économie sociale) non seulement donnera de nouvelles perspectives et opportunités concrètes d’intégration et d’inclusion, mais aussi nous ouvrira de nouveau la capacité de rêver de cet humanisme dont l’Europe a été le berceau et la source.
L’Église peut et doit contribuer à la renaissance d’une Europe affaiblie, mais encore dotée d’énergie et de potentialités. Son devoir coïncide avec sa mission : l’annonce de l’Évangile, qui aujourd’hui plus que jamais se traduit surtout par le fait d’aller à la rencontre des blessures de l’homme, en portant la présence forte et simple de Jésus, sa miséricorde consolante et encourageante. Dieu désire habiter parmi les hommes, mais il ne peut le faire qu’à travers des hommes et des femmes qui, comme les grands évangélisateurs du continent, soient touchés par lui et vivent l’Évangile, sans chercher autre chose. Seule une Église riche de témoins pourra redonner l’eau pure de l’Évangile aux racines de l’Europe. En cela, le chemin des chrétiens vers la pleine unité est un grand signe des temps, mais aussi l’exigence pressante de répondre à l’appel du Seigneur « pour que tous soient un » (Jn 17, 21).
Avec l’esprit et avec le cœur, avec espérance et sans vaine nostalgie, comme un fils qui retrouve dans la mère Europe ses racines de vie et de foi, je rêve d’un nouvel humanisme européen, d’« un chemin constant d’humanisation », requérant « la mémoire, du courage, une utopie saine et humaine » [Disc. au Conseil de l’Europe, Strasbourg, 25 novembre 2014]. Je rêve d’une Europe jeune, capable d’être encore mère : une mère qui ait de la vie, parce qu’elle respecte la vie et offre l’espérance de vie. Je rêve d’une Europe qui prend soin de l’enfant, qui secourt comme un frère le pauvre et celui qui arrive en recherche d’accueil parce qu’il n’a plus rien et demande un refuge. Je rêve d’une Europe qui écoute et valorise les personnes malades et âgées, pour qu’elles ne soient pas réduites à des objets de rejet improductifs. Je rêve d’une Europe où être migrant ne soit pas un délit mais plutôt une invitation à un plus grand engagement dans la dignité de l’être humain tout entier. Je rêve d’une Europe où les jeunes respirent l’air pur de l’honnêteté, aiment la beauté de la culture et d’une vie simple, non polluée par les besoins infinis du consumérisme ; où se marier et avoir des enfants sont une responsabilité et une grande joie, non un problème du fait du manque d’un travail suffisamment stable. Je rêve d’une Europe des familles, avec des politiques vraiment effectives, centrées sur les visages plus que sur les chiffres, sur les naissances d’enfants plus que sur l’augmentation des biens. Je rêve d’une Europe qui promeut et défend les droits de chacun, sans oublier les devoirs envers tous. Je rêve d’une Europe dont on ne puisse pas dire que son engagement pour les droits humains a été sa dernière utopie.