On aurait pu croire qu’il s’agissait d’une plaisanterie du Gorafi, mais non : la Ligue des droits de l’homme l’a fait ! Elle a saisi le tribunal administratif de Nîmes au motif que les électeurs de Beaucaire, mairie dirigée par Julien Sanchez, seraient passés devant la crèche de Noël pour aller voter lors des dernières élections régionales de décembre 2015, ce qui serait, selon elle, discriminatoire.
Il y a quelque chose de cocasse à voir cette officine communiste, qui s’émeut par ailleurs du sort des terroristes extradés, jouer à la vertu outragée. Certes, à l’instar de ses sœurs jumelles de la LICRA, du MRAP ou de SOS Racisme, ces ligues de vertu prétendent depuis des années dicter aux hommes politiques, et aux Français en général, les limites admissibles de la liberté d’expression grâce aux subventions publiques et aux condamnations généreusement accordées. Et il n’y a, hélas, de ce point de vue rien de nouveau sous le soleil.
Mais quoi de plus inoffensif qu’une crèche ? Un enfant désarmé entouré de bergers et de rois mages venant du monde entier pour proclamer la paix aux hommes de bonne volonté. Quoi de plus pacifique et universel ?
Sans doute la Ligue des droits de l’homme entend-elle endosser le rôle du roi Hérode et justifier le massacre des saints innocents ? Des innocents, il y en a chaque jour qui meurent, à l’image des centaines de milliers de chrétiens qui sont persécutés sans que la Ligue des droits de l’homme ne trouve rien à redire.
La Ligue des droits de l’homme prétend dénoncer l’état d’urgence au motif qu’il entraînerait des dérives liberticides, ce en quoi elle n’a pas tort, mais elle engage, dans le même temps, une action pour interdire les crèches.
À quand des descentes dans les magasins de jouets ou sur les marchés au motif que les crèches en Lego ou les santons seraient discriminatoires car ils troubleraient la tranquillité des libres-penseurs du Grand Orient de France ou des disciples de Mahomet ?
Ne soyons pas dupes. Derrière ce fait divers en apparence anodin, voire cocasse, se dessinent des dérives liberticides de plus en plus décomplexées et inquiétantes.
Les praticiens un tant soit peu courageux du droit de la presse savent depuis longtemps que, comme le disait Alain Finkielkraut, l’antiracisme est le communisme du XXIe siècle et qu’il y a, dans la gauche prétendument morale, des gènes de 1793 et de la Terreur.