Christianophobie galopante dans la littérature jeunesse!

Décidément, nous vivons une époque fabuleuse d’éradication ! Dans un seul et unique but : complaire à une religion qui sait imposer ses valeurs soit par la terreur soit par le terrorisme intellectuel : l’islam, bien sûr, que l’on a encore le droit de critiquer, mais plus pour très longtemps, je le crains. On l’a vu à Rome avec ces statues antiques que l’œil de Mahomet (pourtant un chaud lapin, celui-là) ne saurait voir.

On l’a vu à Paris, où l’Élysée a préféré faire l’impasse sur un déjeuner officiel plutôt que d’assumer ses traditions culturelles et vigneronnes.
Et on vient de découvrir, avec retard tant cela est passé comme une lettre à la poste, que même la littérature est touchée. Pas n’importe laquelle : celle moins voyante qui touche l’âme des enfants. Les héros et leurs lecteurs des pré-années 70 allaient souvent à la messe, les hebdos pour enfants, tels Tintin, Spirou, mettaient en scène des missionnaires, des bonnes sœurs, racontaient en BD des histoires de saints. La chrétienté était à l’honneur. Puis vint le Concile que chacun interpréta à sa façon, avec ou sans abus. Puis vint Mai 1968, qui entraîna la perte de toutes les valeurs traditionnelles. Celles de nos parents, de nos ancêtres. Oh ! Celles-ci n’étaient pas parfaites, mais elles étaient… valeureuses.

Hergé, le grand Hergé, fervent catholique, concéda à l’ambiance de déchristianisation ambiante de revoir certaines de ses aventures. Nous sommes en 1971. À la demande des éditeurs scandinaves, Hergé se voit en effet contraint de transformer son merveilleux album Destination New York. Jo, Zette et Jocko pris dans les glaces de l’Arctique ne rencontrent plus le père Francoeur mais le professeur Henrik Nielsen, ethnologue ! Barbu comme un missionnaire pouvait l’être. Un vrai hipster d’aujourd’hui ! Dès la page 21, le brave père Francoeur a disparu. Depuis 1971, les lecteurs de 7 à 77 ans ne savent plus que des missionnaires aidaient les Esquimaux à survivre dans le désert de glace. Dominique Maricq, expert des studios Hergé, m’a fait remarquer que même l’avion du brave prêtre baptisé Santa Maria II et sa « mission » surmontée d’une croix seront tout simplement effacés d’un coup de gomme certainement rageur de la part d’Hergé…

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On attend avec impatience en Afrique le jour où les studios Hergé seront conduits à bouleverser les aventures de Tintin au Congo, où les épaisses lèvres rouges disparaîtront avec, là encore, les missionnaires tout de blanc vêtus. 

Autre exemple qui affecte cette fois-ci les lecteurs du Club des Cinq et qui vient de faire l’objet d’une pétition lancée sur le site de Daniel Hamiche. Oh ! Ce n’est pas grand-chose. Simplement une église qui devient un marché. Tout un paragraphe du chapitre V du Club des Cinq au bord de la mer a été changé après la mort de son auteur Enid Blyton.

En 1969, le jeune lecteur lisait : « Voulez-vous aller à la messe ? demanda Mme Penlan. La route jusqu’à l’église de Trémanoir est ravissante, vous aimerez sûrement M. le curé ; c’est un saint homme… La vieille église dormait à l’ombre de ses tilleuls… Lorsque les enfants sortirent de la messe, ils furent éblouis par le soleil. »
La version actuelle de 2011 est devenue : « Voulez-vous m’accompagner au marché ? demanda la fermière après avoir rempli la dernière mangeoire de l’étable… Le marché se tient à l’ombre des tilleuls… Lorsque les enfants quittent le marché, ils se sentent affamés. » Fermez le ban !
Daniel Hamiche note que le seul point commun, ce sont les… tilleuls !

Floris de Bonneville – Boulevard Voltaire

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