Benjamin Griveaux, vous connaissez ? C’est le communicant élyséen qui fait naître dix mille gilets jaunes (ces « gens qui fument des clopes et qui roulent au diesel ») chaque fois qu’il ouvre la bouche. Voilà qu’il a dû être exfiltré de son palais de la rue de Grenelle, dont le portail venait d’être enfoncé par un engin de chantier « qui était dans la rue ». Étrange, tout de même, pour une chaussée qui abrite plus de ministères que la rue Saint-Denis n’héberge de sex-shops ! Ce ne fut, certes, pas la prise de la Bastille, mais l’intéressé – spécialiste des éléments de langage – n’a pas hésité à reprendre ceux de Mélenchon : « Ce n’est pas moi qui ai été attaqué, c’est la République. Ce sont les institutions, c’est la forme démocratique du gouvernement qui a été attaquée. Vous savez, ici, c’est la maison de tous les Français. » Ben alors, faut pas se plaindre qu’ils s’invitent…
Notre secrétaire d’État a-t-il pris la poudre d’escampette déguisé en femme, comme le leader de Boko Haram fuyant le théâtre des opérations militaires ? Voire en burqa, comme un vulgaire Redoine Faïd ? De plus titrés que lui l’on fait, comme le dernier Stuart à avoir frôlé le trône d’Angleterre, Bonnie Prince Charlie, qui n’hésita pas à se vêtir en servante pendant des mois pour échapper aux spadassins de George II. Il est vrai que la mode n’était pas à la barbe de six jours, encore moins à celle de Conchita Wurst.
Griveaux aurait aussi pu se souvenir de son frère républicain Gambetta, fuyant en ballon un Paris assiégé par les Prussiens… S’envoler en montgolfière des jardins de la rue de Grenelle, ça aurait quand même eu de la gueule !
Cela dit, en nous cachant les circonstances de son sauve-qui-peut, le porte-parole du gouvernement a raté une belle occasion d’entrer dans la légende. Il aurait mis un casque lourd et un gilet pare-balles, la photo faisait le tour du monde comme celle d’Allende à la Moneda. De quoi apparaître comme l’icône de la gauche face au péril fasciste… Belle occasion ratée !
PS : qu’on ne me fasse pas dire ce que je n’ai ni pensé ni écrit. Je désapprouve totalement ce genre d’agissement car il est parfaitement incorrect et tout à fait illicite de s’inviter, même chez soi, au volant d’un engin de chantier.
Richard Hanlet – Bulevard Voltaire