Les nombreuses levées de boucliers d’élus et responsables politiques, ardents défenseurs d’un candidat national, n’ont pas eu le dernier mot : une part du capital de l’aéroport de Toulouse-Blagnac tombe dans le giron du consortium chinois Symbiose, composé de Shandong Hi-Speed et de Friedmann Pacific Asset Management, un fonds d’investissement de Hong Kong.
Hong Kong sur Garonne
Fait rare, plutôt que choisir Vinci associé à la Caisse des Dépôts et Aéroports de Paris associé à Predica (groupe Crédit Agricole) qui figuraient parmi les principaux prétendants, le gouvernement français a fait le choix d’un investisseur étranger, jugeant que l’offre chinoise était la meilleure, non seulement en termes de prix mais également sur le plan social.
Soit une cession du 4e aéroport de France au consortium Symbiose à 49,99 % du capital qui devrait rapporter plus de 300 millions d’euros à l’Etat. Une ouverture de capital dans laquelle « les collectivités locales et l’Etat français restent toutefois majoritaires avec 50,01 % » précise fièrement le ministre de l’Economie Emmanuel Macron en ajoutant « qu’il ne s’agit pas d’une privatisation mais bien d’une ouverture de capital ».
Le gouvernement a beau arguer que non seulement il ne vend pas l’infrastructure, qui reste sa propriété (Bercy assure n’avoir aucune intention de céder les 10,01 % qui lui resteront une fois que la cession sera finalisée), et qu’il garde la main à la fois par les concessions qu’il accorde et en tant que régulateur du secteur, il n’empêche que l’ombre jaune plane désormais sur Toulouse-Blagnac.
Bref, il faut faire rentrer de l’argent dans les caisses de l’Etat. Peu importe d’où vient l’argent. En revanche, quand le Front national emprunte à la Russie, c’est une autre chanson.
Lu dans Présent