Un vestige d’un jeu de stratégie scandinave du VIIIe siècle, le hnefatafl, pourrait se révéler être l’élément décisif dans la recherche de l’abbaye écossaise de Deer. C’est là, qu’au Xe siècle, des moines auraient enluminé Le Livre de Deer, un recueil de prières rédigées en irlandais ancien et en latin vulgaire.
Pour le béotien, ce ne sont que quelques lignes géométriques gravées sur une pierre. Mais pour les archéologues qui viennent de les découvrir, elles représenteraient les derniers vestiges d’un jeu de stratégie scandinave médiéval, le hnefatafl, introduit par les Vikings aux alentours du VIIIe siècle dans la région de l’Aberdeeshire, au nord-est de l’Écosse.
Pour Ali Cameron, le directeur de l’équipe archéologique, cette découverte est sensationnelle car elle pourrait permettre de situer le monastère perdu où a été rédigé le Livre de Deer, un recueil de prières délicatement enluminé. Rédigé dès les IXe et Xe siècle, puis enrichi probablement par les moines cisterciens de l’abbaye au XIIIe, les historiens le considèrent comme le plus ancien manuscrit de l’histoire de l’Écosse avant l’invasion normande.
À nos confrères de la BBC, l’archéologue écossais a expliqué pourquoi il faisait un lien entre la découverte des vestiges de cette variante scandinave du jeu d’échecs et le fameux monastère perdu de Deer, le véritable objet de ses recherches. «Ce jeu de plateau est une rareté. On ne le trouve que sur des sites religieux, reconnaît-il. La stratégie au hnefatafl est complexe et seuls des hommes érudits comme les moines, à l’époque, pouvaient la maîtriser.»