Un collectif de femmes musulmanes a publié une tribune dans La Libre Belgique pour dénoncer « les restrictions juridiques » sur les tenues vestimentaires des femmes musulmanes dans plusieurs pays européens, « les interdictions du port du voile ou d’autres vêtements », tant par des institutions publiques que privées. Il pose cette question fondamentale : « Comment peut-on sérieusement réconcilier cela avec les principes européens de non-discrimination et d’égalité des genres ? »
Il constate que les interdictions de porter des signes religieux visent d’abord les femmes musulmanes et appelle les pays européens à « faire preuve de courage politique et célébrer la diversité en s’assurant que toutes et tous, avec leurs identités multiples, puissent contribuer à nos sociétés », ajoutant qu’une telle approche « constituera également un moyen puissant d’empêcher les partis les plus xénophobes de gagner en force ».
Les arguments ne sont pas nouveaux. Des notions comme le respect de la diversité, la non-discrimination ou l’égalité des genres sont détournées pour permettre aux manifestations de la culture musulmane de s’étendre sans aucun frein. À preuve, le débat récurrent sur le « port du voile » : après d’autres pays européens comme la France ou la Belgique, le Danemark a adopté une loi restrictive, entrée en vigueur le 1er août.
Discrimination ! Atteinte à la liberté ! Avec un sens de la dialectique que les marxistes purs et durs ne renieraient pas, les militants de la cause musulmane dénoncent ces mesures. Une jeune femme musulmane déclare, dans un quotidien danois, que « la démocratie ne fonctionne pas », qu’on lui retire « le droit de choisir comment [elle] souhaite [s’] habiller ». Ajoutant : « Je me suis rendu compte que les musulmans n’ont pas les même droits que les autres. »
Cette culpabilisation des pays européens, au nom de leurs propres principes, s’inscrit dans l’objectif de les désarmer. Quand des Françaises de confession musulmane portent un voile discret, nul ne songe à les en empêcher. Mais quand elles exhibent des signes ostentatoires, quand elles sont revêtues de la burqa ou du niqab, elles affirment non seulement leur différence, mais la priorité du religieux sur le politique : elles provoquent pour habituer à leur présence, en misant sur la faiblesse des démocraties européennes pour les laisser faire.
Il ne faut pas oublier que l’islam est une religion fondamentalement impérialiste. Il suffit d’observer les pays où la charia est appliquée pour le comprendre. Les apôtres de la tolérance, en France, se rendent-ils compte qu’au nom de la démocratie, ils se font les complices de l’expansionnisme islamique ? En laissant étaler, en toute liberté, des signes extérieurs d’une culture, non seulement différente de la culture occidentale, mais contraire à ses fondements, on admet implicitement que toutes les civilisations se valent. Alors, à quoi bon défendre la nôtre ?
En France, dix-neuf sénateurs viennent de déposer une proposition de loi pour que, dans l’enseignement supérieur, soient « interdits les signes, tenues ou actes qui, par leur caractère ostentatoire ou prosélyte, caractérisent l’adhésion à une opinion politique, religieuse ou philosophique ouvertement contraire à l’égalité entre les hommes et les femmes et portent ainsi atteinte à l’égale dignité entre les femmes et les hommes ». Il est probable qu’elle restera, une fois de plus, sans suite.
Cette faiblesse coupable, on la retrouve aussi dans les lois pour lutter contre le terrorisme ou l’immigration : on se targue de respecter des principes, mais on donne la main, sans sourciller, aux ennemis de ces principes.
Philippe Kerlouan – Boulevard Voltaire