Bruno Le Maire salue le sauvetage d’une centaine d’emplois à la suite de la reprise de Manurhin, implantée à Mulhouse depuis 1919, par un groupe des Émirats arabes unis.
C’est le tribunal de grande instance de Mulhouse qui a donné cette pépite aux émirs, alors qu’il y avait d’autres candidats à la reprise, dont un Français, un Belge et un Slovaque.
EDIC, le groupe émirati en question, va injecter 10 millions en capital, puis 35 millions pour les investissements nécessaires. Mais EDIC ne reprend pas le passif. 45 millions, ce n’est pourtant pas « la mer à boire », c’est le prix d’un international de football !
Manurhin, c’était le fabricant des flingues des policiers français. Manurhin, c’était devenu un nom commun pour désigner les armes des policiers, comme Frigidaire pour nos réfrigérateurs. Le « top du top » en marketing quand le nom d’une marque devient un nom commun. Seulement, les policiers français ne sont plus équipés de Manurhin depuis belle lurette.
Alors, l’affaire a cédé son activité « armes de poing » pour se concentrer sur celle de machines à fabriquer des munitions. Elle est le numéro 1 mondial de ce secteur d’activité, 100 % de son chiffre d’affaires est réalisé à l’export. Cette belle pépite a un savoir-faire rare et un carnet de commandes de 100 millions.
Les responsables de ce massacre, qui sont-ils ?
Certainement pas les actionnaires alsaciens qui ont maintenu « à bout de bras » cette belle affaire qui, aux dires du PDG, a formé tout un tas de jeunes capables de garder ce beau know-how. D’après la direction, les responsables, ce sont tout simplement les banques qui ont coupé tout crédit et qui ont refusé tout nouveau financement (en raison, murmure-t-on, de la présence de cet actionnaire slovaque), ce qui a précipité le déclin de l’entreprise faute de… munitions financières !
Une entreprise tellement belle que les émirs se sont précipités pour faire une offre alléchante. Ils vont tranquillement « pomper » notre expertise en matière de fabrication de machines à produire des munitions. Avec la bénédiction de Bruno Le Maire, qui devient, décidément, le grand spécialiste du « bradage » de nos rares fleurons industriels (voir STX France) et qui « se félicite » de voir des emplois rester en France, alors que les navires sont passés sous pavillon étranger.
Et Manu, il fait quoi ?
C’est vrai que les armes à feu, c’est son « pote » Benalla qui est un grand spécialiste, et que les munitions de petit calibre ne sont pas considérées comme faisant partie de la souveraineté nationale.
Patrick Robert – Boulevard Voltaire