Ils ont traversé l’Atlantique en bateau, à la façon des colons qui vinrent s’installer en Nouvelle-France il y a quatre cents ans. C’est jeudi dernier que l’équipage formé au total de près d’une cinquantaine de Québécois – trente et un marins, dix « colons » et six membres de la production – a finalement atteint le port de Québec, réussissant ainsi l’exploit des premiers habitants européens du continent. Le bateau, qu’il est désormais possible de visiter dans le port de Québec, est le Picton Castle, rebaptisé temporairement l’Espérance en honneur d’une gabare française du XVIIe siècle.
Partis le 4 juin dernier du port de La Rochelle en France, les aventuriers modernes ne faisaient pas que voyager à bord d’un trois-mâts d’une période révolue : ils avaient adopté le mode de vie, l’alimentation et même les vêtements de ceux qui firent du Québec ce qu’il est. Hygiène défaillante, technologie absente et alimentation à base de morue salée, de lard salé, de gourganes et de pain de marin furent ainsi leur lot quotidien pendant cinquante-cinq jours.
La raison de ce voyage : la réalisation d’une série télévisée intitulée La Grande Traversée qui sera diffusée en 2017 sur la chaîne d’état. Les téléspectateurs pourront ainsi se rappeler que traverser l’Atlantique au temps des colons était hautement plus dangereux et téméraire que de prendre l’avion, invalidant ainsi la thèse maintes fois répétée voulant que colons de la Nouvelle-France et immigrants modernes soient sur un pied d’égalité.
Rémi Tremblay – Présent