Par Charles Chaleyat
La Compagnie de Jésus nous a habitués à la production de grands penseurs de savants et d’éducateurs remarquables et la liste est longue de ces courageux missionnaires martyrs d’une foi intransigeante. Nombre de Français n’ont pas oublié, même s’ils ne partagent pas ses conclusions, le RP Teilhard de Chardin ou le RP de Lubac, ni le RP Mateo Ricci, devenu pair des mandarins chinois, et le RP Alexandre de Rhodes créateur de l’alphabet vietnamien. Leur grande qualité intellectuelle – siège du péché d’orgueil -, fit qu’ils furent souvent admirés et tout aussi souvent perçus de façon ambiguë. On disait d’eux qu’ils étaient ‘la meilleure et la pire des choses’. Encyclopédique leur savoir fut considéré cependant comme traitre à l’Antiquité. Ethnologues réalistes et généreux, ils furent jugés réactionnaires ! Chacun se souvient des attaques portées contre eux par Pascal en 1657 dans Les Provinciales, chef d’œuvre de la langue française classique.
Leur ordre, en général hostile aux promotions (peu d’évêques, peu de cardinaux), vient de nous donner le premier pape jésuite de l’Histoire : François. Avec tout le respect qu’on lui doit, et sans entrer dans les discussions théologiques justifiées qui accompagnent ses entreprises, ses dernières paroles publiques apparaissent d’une niaiserie rare, tellement épaisse qu’elle choque venant de la part d’un si haut personnage issu d’une institution réputée pour son incomparable culture et son intelligence (mais aussi pour son ‘jésuitisme’…). Mais comme elles viennent à la suite d’actions pour le moins bizarres, pour ne pas dire tendancieuses (Lampedusa, accueil de familles syriennes musulmanes au Vatican, etc..) et politiquement engagées, on ne peut que s’interroger sur François. Si, quand le Pape parle de questions politiques, il n’est pas infaillible (question qui a été résolue au Concile de Vatican I à la fin du 19ème siècle), ses paroles pèsent lourd cependant pour les catholiques. Associées à ses actions elles ne sont que du politkor vulgaire qui conforte la politique immigrationiste folle de l’E.-U. (d’où le prix Charlemagne récent ?).
Puisque il s’agit du Pape, catholique que je suis, je prierai pour lui, mais sans plus ni l’écouter ni le suivre…