Depuis une vingtaine d’années, on retrouve un Caravage tous les quatre-cinq ans. Dernier exemple en date : “Judith et Holopherne”. Ce tableau, au lieu d’avoir été mise aux enchères comme prévu le 27 juin à Toulouse, a été vendu à un collectionneur étranger resté anonyme, comme demeure inconnu le montant de la transaction. Après une production estimée à plus de 500 toiles au XIXe siècle, on tombe à une soixantaine dans les années 2000. On assiste depuis à une phase d’extension du catalogue des œuvres attribuées au Caravage.
Voilà pourquoi cette toile, “Judith et Holopherne”, pourrait être le 65e tableau connu du Caravage… et pourquoi elle ne pourrait pas l’être. Au-delà des aspects mercantiles ou de l’enquête scientifique sur la toile, c’est l’évolution de l’idée d’auteur du XVIIe siècle à aujourd’hui qui est questionnée par ces problèmes d’attribution. Et sous-jacente, la puissante modernité du Caravage, qui interpelle plus que jamais le public.