Les révélations se multiplient sur les ministres du gouvernement Édouard Philippe. Ainsi, quatre d’entre eux – Richard Ferrand, Sylvie Goulard, François Bayrou et Marielle de Sarnez – ont déjà démissionné après des soupçons dans l’affaire des assistants parlementaires du MoDem et dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne (pour Ferrand). Muriel Pénicaud est également accusée de ne pas avoir respecté des règles de mise en concurrence quand elle était en charge de l’organisme public Business France. C’est désormais au tour de Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique, de faire l’objet de révélations.
Une Fondation qui tourne à plein régime. Selon les informations du Canard Enchaîné, la Fondation Nicolas Hulot (rebaptisée “Fondation pour la nature et l’homme” depuis qu’il a passé la main à Audrey Pulvar) a reçu des gros chèques depuis plusieurs années. Ainsi, EDF a versé 460.000 euros à la fondation jusqu’en 2012 – et 100.000 depuis. Un possible conflit d’intérêts pour celui qui va devoir bientôt prendre position sur l’EPR de Flamanville, détenu par EDF…
Les jolis bénéfices des produits Ushuaïa. Le CV de l’ancien animateur télé a donné quelques suées à l’Elysée avant son entrée au gouvernement. Et pour cause, à côté de sa Fondation, l’actuel ministre de la Transition écologique détient la société Éole Conseil, essentiellement alimentée par des royalties touchées sur les ventes des shampoings, gels douche et autres lunettes estampillés “Ushuaïa”. Et le Canard Enchaîné de préciser : “la marque appartient à TF1, mais la chaîne a cédé la licence à une dizaine de grands défenseurs de la nature, tels L’Oréal ou l’opticien Atoll. Hulot, qui a signé un contrat avec TF1, touche une partie des royalties. En 1992, ce deal juteux lui rapportait déjà 113.000 euros”.
… et des statuts de la société plutôt gênants. Enfin, dernier point embarrassant : les statuts de Éole Conseil qui a pour objet la “création” de livres ou de films, “la promotion de l’image et de la personne de Nicolas Hulot”, mais aussi le “conseil en relations publiques et en communication sous toutes ses formes” ou encore “l’organisation et l’animation de conférences”. Conseil et conférences qui pourraient alimenter d’éventuels soupçons de conflit d’intérêts, le tout à quelques semaines de la loi sur la moralisation de la vie publique. “Je n’ai jamais donné de conférences rémunérées ni joué les consultants”, assure Nicolas Hulot au Canard. “Toutes les recettes d’Éole proviennent des produits Ushuaïa et de droits d’auteur sur les livres”.
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