« Lui » Président, la République devait être « exemplaire » et ses collaborateurs irréprochables. Soucieux de convaincre les Français, il devait même imposer à ses ministres la signature d’une ridicule charte de déontologie sur laquelle ils n’ont cessé de s’asseoir. Et aujourd’hui, on apprend qu’Agnès Saal, après avoir été mise « au vert » pendant six mois pour ses notes de taxi indues, fait son grand retour au ministère de la Culture !
Près 48 000 euros de frais de taxi
C’est le Ministère lui-même qui l’a annoncé cette semaine : Agnès Saal, l’ex-patronne de l’Institut national de l’audiovisuel (INA) retrouvera dès le jeudi 7 juillet un poste au ministère de la Culture, où elle sera chargée de mission auprès du secrétariat général du Ministère, pour piloter les démarches de labellisation sur l’égalité professionnelle et la diversité. Sans doute un peu gêné, le Ministère devait s’empresser de préciser que l’énarque, promue au rang d’officier de la Légion d’honneur le 1er janvier 2015, ne retrouverait pas une rémunération du niveau de celle d’un dirigeant d’un établissement public, mais uniquement celle correspondant à son nouveau poste. Ce qui ne doit déjà pas être mauvais…
Rappelons qu’en janvier dernier, devant le scandale médiatique provoqué par l’affaire Saal, Hollande avait exclu la directrice de l’INA par décret pour deux ans de la fonction publique, dont six mois ferme. C’est que celle-ci n’avait pas lésiné avec l’argent public, facturant à l’INA près de 24 000 euros de frais de taxis personnels en 2014-2015, et également près de 24 000 euros de notes de taxis au Centre Georges-Pompidou, dont elle était directrice générale en 2013-2014 !
A quand le retour de Cahuzac ?
Des frais de taxis indus pour lesquels la justice l’a même condamnée en avril dernier au terme d’une procédure de « plaider coupable », à trois mois de sursis et deux amendes : l’une de 4 500 euros pour ses frais de taxi à l’INA et l’autre de 3 000 euros pour ses notes de taxi au Centre Georges-Pompidou. S’y ajoutaient 5 500 euros au titre des dommages et intérêts et frais de justice à verser à l’association anti-corruption Anticor, qui avait déposé plainte contre ce détournement de l’argent public.
Mais, l’exclusion ferme de six mois étant arrivée à son terme et des postes étant à pourvoir rue de Valois, le gouvernement n’a rien trouvé de mieux que de lui refiler une planque au Ministère dans laquelle elle devra veiller, dans l’ensemble des recrutements, avancements et autres primes, au respect de la « diversité » et de l’« égalité professionnelle » !
Une affaire qui doit sûrement laisser quelque peu songeur ce brave Cahuzac qui, en attendant la reprise de son procès pour fraude fiscale, prévue en septembre, organisait le 12 mai dernier à Casseneuil, dans le Lot-et-Garonne, une petite fête avec ses amis socialistes pour préparer son grand retour sur la scène politique…
Franck Deletraz – Présent