L’œuvre montre, en prière, les moines français assassinés en Algérie. Elle devait être installée dans un square de La Guillotière à Lyon. Elle est finalement cachée dans la cour de la Maison Saint-Irénée, où siège le nouvel archevêché. Le cardinal Barbarin a dû reculer suite à l’argument : « Vous imaginez si un déséquilibré avait le malheur de décapiter ces statues ? »
L’archevêque de Lyon avait proposé d’installer les sculptures dans un petit square public, à l’angle des rues de la Madeleine et de la Grande-Rue de La Guillotière, devant l’église Saint-Louis, afin de rendre hommage aux trappistes qui vivaient parmi les Algériens. La Guillotière, haut-lieu de l’immigration algérienne, fut aussi celui où certains des moines usèrent leurs sandales avant de prendre le chemin de l’Atlas.
Consultées, les familles des moines ont invité à la prudence. Le diocèse frôlera l’incident diplomatique avec le consulat d’Algérie. L’inauguration était prévue au printemps 2016, au moment de l’anniversaire de l’enlèvement des moines. Le consul d’Algérie à Lyon, Abdelkrim Serai, a été furieux de ne pas avoir été averti plus tôt de ce projet d’inauguration des statues dans l’espace public. En outre, les imams lyonnais ainsi que les dhimmis responsables catholiques français en Algérie étaient réticents. Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran, a peur que le message des religieux tués soit « détourné »…
D’autres dhimmis, dans l’Eglise, redoutaient que l’œuvre soit perçue comme une provocation par les Lyonnais musulmans, alors qu’une mosquée salafiste se situe dans les environs de l’église Saint-Louis… Le maire PS du 7e arrondissement, Myriam Picot, indique :
« Il aurait fallu arracher tous les végétaux du square, plantés en concertation avec le conseil de quartier. Nous ne le souhaitions pas ».
Gérard Collomb, le maire de Lyon, était visiblement le seul à soutenir le projet :
« La Ville avait engagé l’instruction pour l’installation et elle aurait eu lieu si cette décision du diocèse – que nous respectons – n’était pas intervenue ».