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“En route pour le bicentenaire !”, titre Le Canard Enchaîné en Une de son numéro spécial à paraître mercredi, concocté pour célébrer les cent ans de son “vrai” lancement, le 5 juillet 1916. La première version du journal était parue le 10 septembre 1915, d’où la célébration il y a un an d’un premier centenaire, qui avait valu au journal de nombreux hommages dans la presse. Mais son fondateur Maurice Maréchal l’avait sabordé au bout de cinq numéros, en raison de la censure et de faibles moyens. L’année suivante, Le Canard reparaissait avec une nouvelle formule.
Pour son numéro anniversaire, l’hebdomadaire satirique s’est offert une fantaisie sur sa maquette d’ordinaire assez austère : un cadre rouge et beige orné de dessins de canards. Le volatile offre à ses lecteurs, pour le même prix, 1,20 euro, un supplément de 4 pages, dont la Une de son premier numéro de 1916, vendu 10 centimes de francs à l’époque et sur laquelle figurait déjà sa fameuse “Mare aux canards”, sous la forme d’un petit encart. Ces informations confidentielles dévoilant les coulisses du pouvoir que s’arrache la classe politique occupent aujourd’hui la page 2 du journal. Sur la Une de 1916, marquée du slogan “Tu auras mes plumes, tu n’auras pas ma peau”, une case vide, témoin de la censure dont l’hebdo était victime à l’époque. Le reste du supplément revient sur l’histoire mouvementée de cet ovni journalistique, sans équivalent dans le monde.