Attentats: rapport de la commission d’enquête parlementaire!

Parmi les conclusions du rapport de la commission d’enquête parlementaire sur les attentats : la création d’une agence nationale de lutte contre le terrorisme, sur le modèle du Centre national antiterroriste (NTC) créé aux États-Unis après les attentats du 11 septembre 2001. Egalement, pour éviter “une course à l’intervention” de groupes dont il “n’ignore par les rivalités”, le rapporteur dans ses conclusions ouvre la voie à une possible fusion, à terme, du GIGN, de la BRI et du Raid, malgré un avis défavorable donné par le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve lors de son audition. Enfin, l’état d’urgence, décrété dans les heures qui ont suivi les attentats du 13 novembre et prolongé jusqu’au 25 juillet, a “une portée limitée”, selon le rapporteur.

“Notre pays n’était pas préparé, maintenant il faut se préparer”, a déclaré Georges Fenech, qui a présidé la commission d’enquête sur “les moyens mis en œuvre par l’Etat pour lutter contre le terrorisme depuis le 7 janvier 2015”, jour de l’attaque contre Charlie Hebdo.

Georges Fenech prône la refonte des services de renseignement autour d’une agence nationale de lutte contre le terrorisme. “Les deux grands patrons du renseignement ont reconnu, pendant leurs auditions, que les attentats de 2015 représentent un ‘échec global du renseignement'”, révèle Sébastien Pietrasanta.

Le cas d’Amedy Coulibaly, tueur de l’Hyper Cacher en janvier 2015, est également emblématique des failles du renseignement, cette fois-ci pénitentiaire. Dans ce domaine, “tout est à faire”, a reconnu le ministre de la Justice, Jean-Jacques Urvoas, lors de son audition.

Le cas de Samy Amimour, assaillant du Bataclan, qui a pu partir faire le jihad en Syrie en 2013 malgré une interdiction de sortie du territoire, “est emblématique des défaillances du contrôle judiciaire”, estime Sébastien Pietrasanta.

“L’ancien juge d’instruction antiterroriste Marc Trévidic, pendant son audition, nous a expliqué que trafiquants de shit et terroristes font l’objet du même traitement, les seconds n’étant pas plus surveillés que les autres”, explique le rapporteur.

Globalement, selon la Commission d’enquête, l’état d’urgence a eu une portée limitée et l’opération Sentinelle, une extension de l’opération Vigipirate qui vise depuis 1991 à protéger des zones jugées sensibles en appui des forces de sécurité du ministère de l’Intérieur, n’a pas prouvé son efficacité aux yeux des députés, estime le rapporteur, Sébastien Pietrasanta.

Le député socialiste s’interroge sur “l’efficacité réelle de ce dispositif dans la sécurisation du territoire national”. Dix mille soldats sont mobilisés à Paris et en région dans cet objectif.

Le soir du 13 novembre, l’arrivée “des forces d’intervention a été rapide, efficace et a démontré qu’elles étaient capables de collaborer”, précise Sébastien Pietrasanta, qui s’interroge toutefois sur “le bien-fondé du maintien de plusieurs forces d’intervention spécialisées”. Il préconise, à terme, “la fusion des trois forces d’élite” (GIGN, Raid et BRI).

Même constat globalement positif sur l’intervention des secours, confrontés, le 13 novembre, aux attentats les plus meurtriers jamais perpétrés en France, avec 130 morts et des centaines de blessés.

Si Sebastien Pietrasanta avoue avoir d’abord été “très critique” sur la prise en charge des victimes dans la salle de spectacle du Bataclan et aux terrasses de cafés et restaurants parisiens visés par les attaques, il a été “convaincu” par les auditions, notamment du directeur général de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris Martin Hirsch.

Le principal problème, selon la commission, a été l’évacuation des victimes. Celle-ci a pu être retardée par le fait que les secours d’urgence n’avaient pas accès au périmètre des forces d’intervention.

Dans ses 39 propositions, qui devaient être formellement adoptées mardi matin, la commission préconise l’instauration de “colonnes d’extraction” des victimes. Autrement dit des sections hybrides bénéficiant d’équipements de protection et permettant d’intervenir alors même que le périmètre de sécurité n’est pas levé, précise Le Figaro.

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