Par Isabel Orpy
Les hommes enjupés sont irrésistibles. Etant aussi décoïsta que fashionista, mon coeur tourbillonne à la vue de la garde présidentielle grecque, les sublimes Evzones, appelés eu-zones (en grec), ce qui ne signifie point leur appartenance (très regrettée) à la zone euro mais les “bien-ceinturés” et, en l’espèce, ils le sont largement…
Les Evzones sont merveilleusement ornés et prodigieusement accessoirisés.
Du sur-mesure, du tout fait-main, de la couture d’Artiste à rendre folle de jalousie!
Fustanelle et tsarouchia…
Certes, l’on m’a octroyé des collants de laine blanche (sans pompons noirs!) et obligé à la jupe plissée, mais jamais, je n’ ai pu arborer une jupette 400 plis avec 30 mètres de tissu (blanc), prénommée fustanelle !
Mes bérets étaient “cheap “comparés à leur fario de feutre rouge aux passements de soie noire, leur chatouillant (élégamment) la taille et, se balançant au rythme de leurs enjambées, aussi gracieuses que des cigognes psychorigides.
Sur une chemise, immaculée, aux manches évasées comme l’abat-jour d’un lampadaire, les virils Evzones arborent un gilet aux broderies, virginales ou dorées, symbolisant le deuil de l’esclavage et la pureté de l’amour pour la liberté…
(Les (rares) cerises de mon col Claudine, comme les smocks de mes robes, ne représentaient que mon appartenance à l’ethnie des petites filles (pseudo) sages.)
Sans oublier leurs aériennes ballerines (de 3 kilos), à nez en trompette, les rouges tsarouchia, à pompon noir (géant) et semelle armée (de 60 clous)… Avec elles, je me sentirais enfin beaucoup plus en sécurité qu’avec mes Repetto (100 grammes et pas 1 clou).
Mon Evzone à moi !
Mais pour être vraiment protégée, mon idéal serait d’avoir un Evzone en entier, avec son uniforme et sa moustache.
Avec la crise, il parait que la Grèce brade ses biens, alors si Athènes accepte de m’en solder un… Je ne lui enverrai plus le FMI.