Shaun le mouton

La ferme en folie ! Sa première apparition date de 1975, au côté de Wallace et Gromit, dans le court métrage Rasé de près. Depuis 2007, il est devenu le héros d’une série télé hilarante. « Il », c’est Shaun, le mouton espiègle et doux comme un agneau aux yeux en bille de Loto.

Aujourd’hui, grâce à ses deux « papas » Mark Burton et Richard Stargak – mais aussi grâce à une vingtaine d’assistants et une trentaine de maquettistes – des studios anglais Aardman (Chiken Run, Les Pirates, bons à rien, mauvais en tout), Shaun et sa bande de bonnes pâtes… à modeler est le héros d’un film rien qu’à lui. Un film où, après une piqure de rappel de ses tendres années, l’aventure commence au coin de la haie de la ferme de Mossy Botton. Et saute mouton !

Un beau matin, lassé de la routine moutonnière, Shaun décide de prendre un jour de congé pour aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte et se dégourdir les gigots. Pour cela, il faut endormir le fermier en lui faisant compter, forcément, des moutons. Le plan fonctionne. Trop bien même.

Très vite, Shaun et ses congénères perdent le contrôle de la situation. La caravane dans laquelle le fermier ronfle comme un sonneur dévale soudain la route à toute blinde, direction la grande ville où, après un choc, le fermier, coiffé comme un pissenlit, plus myope qu’une bonde d’évier et au regard moins vif que celui d’un topinambour, se réveille les méninges grippées. Amnésique qu’il est, le pécore.

Pour rattraper le coup, Shaun et sa bande part à la recherche du fermier qui, entre-temps, champion de la tondeuse oblige, est devenu coiffeur à la mode et maître du brushing en folie.

Etant donné qu’un groupe de moutons en ville passe moins inaperçu qu’un rhinocéros dans un champ de coquelicots, inutile de vous dire que ça ne va pas être de la gnognotte pour retrouver le fermier et le ramener dans sa cambrousse, là où le bonheur est vraiment dans le pré. C’est sûr, ça va faire du foin ! D’autant plus qu’un agent de la fourrière du genre « Terminator » des animaux errants et plus tenace que du chiendent est à leurs trousses…

Nos amis les bêêêêêtes ! Humour so british, burlesque, imagination débordante et loufoque, clins d’œil et références cinématographiques, gags millimétrés et aux petits oignons : une chose est sûre, on s’en paye une bonne tranche de gigot et de rire pendant 1 h 30 de drôlerie irrésistible comme ces moutons fanfarons.

Un pari d’autant plus réussi que cette comédie bio, fait main, est moins bavarde qu’un menhir breton. Et pour cause : excepté quelques bêêêêê, il n’y a aucun dialogue. Mais ça fonctionne auprès des petits comme des grands.

Si le succès est au rendez-vous, les moutons craquants devraient revenir dans un Shaun 2. On en bêêêle d’avance !

Lu dans Présent

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