Pour célébrer notre “longue histoire de paix et d’amitié” avec l’islam, le pape reçoit la mère de l’émir du Qatar!

Ce samedi 4 juin 2016, le Pape François a reçu en audience la mère de l’émir du Qatar, Mozah bint Nasser Al Missned. Dans une interview parue dans la presse italienne, cette femme très influente salue le leadership du Saint-Père qui, par ses paroles et ses actions, inspire des gens du monde entier. Elle se dit convaincue que son message d’unité et d’amitié entre tous les peuples et tous les crédos est plus important que jamais.

Mozah bint Nasser s’inscrit en faux contre la thèse du choc des civilisations entre l’islam et l’Europe, une thèse fatiguée et discréditée. « Nos cultures, souligne-t-elle, ont une longue histoire de paix, d’amitié et de collaboration ». Considérée comme la meilleure représentante du richissime petit émirat, Mozah bint Nasser Al Missned sillonne le monde et défend le dialogue des cultures et l’alliance des civilisations.

C’est ainsi en tout cas Radio Vatican relate l’information. Néanmoins, la réalité des chrétiens au Qatar est tout de même sensiblement différente.

Lu sur Riposte catholique

Dans ce pays dont la religion d’Etat est le wahhabisme, quitter l’islam est passible de la peine de mort.
Le Qatar est une monarchie absolue où l’émir est à la fois chef de l’État et chef du gouvernement. Il n’y a pas de système électoral et les partis politiques sont interdits.
Par définition, tous les sujets qataris sont considérés comme étant sunnites ou chiites, et l’islam est religion d’État.

Au Qatar, le wahhabisme est religion officielle et le droit de la famille est fondé sur la charia. Quitter l’islam pour une autre religion est considéré comme un crime et est passible de la peine capitale. Si les musulmans ont le droit de se réunir en public, les chrétiens ne peuvent se retrouver pour des cultes ou des réunions que les uns chez les autres ou dans des espaces désignés par les autorités.

Depuis un siècle, le Qatar est devenu une terre d’immigration suite à la découverte de gisements de pétrole dans le pays. Par sa politique d’ouverture, le Qatar rejoint d’autres pays du Golfe comme le Koweït, Bahreïn, les Émirats arabes unis et Oman qui ont également autorisé la construction d’églises. Cependant celles-ci, construites au sein d’un complexe (à Doha), sont excentrées et difficiles d’accès pour beaucoup de chrétiens.
Au Qatar, la persécution est surtout liée à l’extrémisme islamique et au totalitarisme du pouvoir. Cette persécution touche deux types de chrétiens : les étrangers immigrés et les chrétiens d’origine musulmane qataris.

Les travailleurs immigrés peu qualifiés sont déjà vulnérables mais leur foi chrétienne renforce encore cette vulnérabilité. La Constitution qatarie déclare que « chacun est libre de pratiquer ses rites religieux en conformité avec la loi et dans le respect de l’ordre public et de la moralité. » Dans les faits, les chrétiens se heurtent à des restrictions dans la pratique de leur foi. Leur liberté de culte et le droit d’expression de leur foi sont extrêmement restreints. Si un chrétien immigré est accusé d’avoir parlé de sa croyance à un Qatari, il sera expulsé et/ou son visa ne sera pas renouvelé.

Les chrétiens d’origine musulmane sont persécutés et doivent vivre leur foi dans le secret sous peine de graves persécutions familiales pouvant aller jusqu’à la mort. Cependant, depuis l’indépendance du pays en 1971, aucun cas d’exécution ou autre peine pour apostasie n’a été rapporté. La quasi-totalité des chrétiens d’origine musulmane se sont convertis à l’étranger, souvent lorsqu’ils suivent des formations d’été dans des universités occidentales. La majorité d’entre eux ne rentrent alors pas au pays, de peur de ce qui les attend. Si l’on découvre qu’ils se sont convertis, ils ont toutes les chances de subir d’énormes pressions de la part de leurs familles et de leurs pairs, ainsi que de la part du gouvernement, qui ne reconnaît pas leur conversion et continue de les considérer comme musulmans. Voici la citation d’un sujet qatari au sujet de l’apostasie : « Si l’enfant a 10 ans, son père lui montrera des versets du Coran. S’il a 15 ans, son père l’emmènera à la mosquée pour qu’il y reçoive un enseignement qui le remettra dans le bon chemin. S’il a 20 ans, un cousin le tuera ou bien la famille paiera quelqu’un pour l’assassiner. »
L’islam est arrivé au Qatar au 7e siècle, et en quelques centaines d’années, le christianisme a complètement disparu de la plupart des pays du Golfe. Cependant, durant les premiers siècles de notre ère, le Qatar était une province perse qui abritait plusieurs églises et monastères. Il y avait même un évêque du Qatar au premier concile de Nicée qui s’est tenu en 325.
Le Qatar compte aujourd’hui environ 90 000 chrétiens dont la plupart sont des immigrés. Ce chiffre fluctue en fonction du flot d’expatriés entrant et sortant du pays. Il n’y a qu’une poignée de chrétiens qataris d’origine musulmane, à côté de quelques autres chrétiens d’origine musulmane d’autres nationalités.
La majorité des chrétiens immigrés sont catholiques (principalement originaires des Philippines), suivis de loin par les protestants (14 %) et par plusieurs autres groupes plus petits (anglicans, orthodoxes, etc.).
Les églises catholiques, anglicanes, orthodoxes, coptes et asiatiques sont légales, mais seuls les immigrés ont le droit de s’y rendre. En outre, pour qu’une église puisse essayer d’obtenir un statut officiel, elle doit au moins compter 1500 fidèles, ce qui limite les possibilités. Certaines petites églises contournent cet obstacle en s’enregistrant sous couvert d’une église plus importante. On dénombre plus d’une centaine d’églises de maison (qui se réunissent chez des particuliers ou ailleurs). Elles sont en général tolérées par les autorités.

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