Le racialisme de gauche est une idéologie!

Pour une certaine gauche, il y aurait les bons représentants des minorités “visibles” qui méritent qu’on les défende, tels Benzema, Ben Arfa ou Black M et ceux qui sortent du cadre. Les premiers sont riches et célèbres, les seconds ne le sont pas. Un racisme peut en cacher un autre.

Le 18 mai dernier, une voiture de police était incendiée en plein Paris. Sortant de son véhicule et affrontant ses agresseurs, un adjoint de sécurité du nom de Kevin Philippy allait devenir un modèle de bravoure. Le lendemain de l’attaque, le ministre de l’Intérieur décorait et titularisait ce policier de 29 ans.

Quelques jours auparavant, la ministre de la Culture voyait dans l’annulation de la participation de Black M aux cérémonies marquant le 100e anniversaire de la bataille de Verdun la preuve du retour d’un « ordre moral nauséabond ». De Benoist Apparu à Christiane Taubira, pendant plus d’une semaine, le chœur des pleureuses « comme il faut » s’est mobilisé pour défendre le rappeur, victime de la xénophobie des Français.

La vague d’indignation soulevée par l’idée saugrenue d’inviter cet artiste à clôturer la commémoration de Verdun n’était pourtant nullement motivée par sa couleur de peau. En dépit de leur incomparable talent et de leurs origines bien gauloises, Claude François ou Léo Ferré n’auraient pas été moins décalés au pied de l’ossuaire de Douaumont que Black M.

Parmi les opposants à sa venue, pas même l’extrême droite la plus rance ne s’est aventurée à rappeler ses origines africaines. Même si l’affaire a servi de défouloir à la fachosphère, l’émoi populaire suscité par cette cacophonie mélangeant fiesta rap et sonnerie aux morts ne contenait pas la moindre once de racisme.

A contrario, le chœur des vierges antiracistes et des progressistes effarouchés (de Jack Lang à Audrey Azoulay) n’a vu que du noir dans cette polémique. Les partisans du rappeur auraient pu mettre en avant son talent (et même si ces propos sont contestables, il n’en manque pas) ou encore la puissance suggestive d’un mode d’expression artistique importé des Etats-Unis mais qui a pris racine en France. Or, ce ne sont pas ces arguments qui ont servi à défendre Black M mais la pigmentation de son épiderme.

Ce rappeur a tenu des propos antifrançais et homophobes soit mais il est… noir ! Il ne peut s’agir que d’une victime. Black M est un people bling-bling mais il est « issu de l’immigration ». Il incarne donc les nouveaux damnés de la terre. La réaction pavlovienne de l’extrême gauche culturelle dans l’affaire Black M traduit en fait une sorte d’obsession raciale.

La même obsession est à l’œuvre lorsqu’Éric Cantona fustige Didier Deschamps parce qu’il n’a pas retenu Hatem Ben Arfa « parce qu’il a des origines ». Le sélectionneur des Bleus écarte Karim Benzema et aussitôt Jamel Debbouze ou Benoît Hamon hurlent à la montée du racisme en France.

Inutile de faire remarquer à cette gauche « Y’a bon Banania » que 12 joueurs des Bleus sont d’origine ultra marine ou africaine. Tout ce que pourrions dire sera retenu contre nous. L’idéologie ne se contente pas d’ignorer le réel, elle le plie à ses fantasmes. Ce ne sont pas les dogmes qui doivent correspondre aux faits mais les faits qui doivent coller aux dogmes. Qui a mis des clous dans les œufs du peuple demandait le procureur Vichynski aux accusés des procès de Moscou ? Quant aux antisémites polonais, ils ne se contentaient pas de traiter les juifs de salauds, ils réputaient que tout salaud était forcément juif.

L’idéologie doit toujours avoir le dernier mot. Or, le racialisme de gauche est une idéologie. On se fiche de savoir si Benzema a insulté le sélectionneur ou si ce joueur de talent se comporte par ailleurs comme une petite frappe, ce qui compte c’est de ressasser jusqu’à l’écoeurement que la France est raciste parce qu’elle est… la France ! D’ailleurs, le tricolore ne contient pas de noir, ni de jaune, n’est-ce pas une preuve suffisante de notre racisme atavique ? Et si Benzema ou Black M avait été blancs leur aurait-on cherché des noises ?

Ces obsessionnels de la race n’ont pas remarqué que Kevin Philippy qui est passé très près d’être lynchés par des blancs est noir. Comme si les minorités devenaient invisibles dès lors qu’elles cessaient de jouer les rôles de figurants assignés par la gauche « Y’a bon Banania ».

Le racialisme de gauche qui défend des peoples d’origine africaine n’est-il pas la dernière feuille de vigne d’un authentique racisme social ? Un racisme peut en cacher un autre.

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