Dans un message signé par le Cardinal Secrétaire d’Etat, Pietro Parolin, le Pape François a voulu s’associer à l’anniversaire du Débarquement de Normandie. « Sa Sainteté le Pape François s’unit de grand cœur à l’intercession des personnes venues commémorer les événements dramatiques qui se sont déroulés en ces lieux il y a soixante-dix ans, et prier pour la paix », c’est ainsi que commence la lettre envoyée par le Cardinal Parolin.
Le pape François rend hommage à ceux qui ont « combattu la barbarie nazie », et espère que les nations européennes retrouvent « la racine » chrétienne de leur histoire. Selon cette lettre envoyée à l’archevêque de Paris, Mgr André Vingt-Trois, et l’évêque de Bayeux, Mgr Jean-Claude Boulanger, « le Saint-Père rend hommage aux nombreux soldats qui partirent de leur pays pour débarquer sur les plages de Normandie, avec l’objectif de combattre la barbarie nazie, en libérant la France occupée».
Gare aux systèmes qui excluent Dieu
Le pape « n’oublie pas non plus les soldats allemands entraînés dans ce drame, comme toutes les victimes de cette guerre », ajoute le message. « Il est opportun, poursuit-il, que les générations d’aujourd’hui expriment leur entière reconnaissance à tous ceux qui ont accepté un sacrifice aussi lourd.»
« Cette commémoration nous rappelle que l’exclusion de Dieu de la vie des personnes et des sociétés ne peut qu’apporter mort et souffrance », ajoute le Pape qui écrit encore : « Les nations européennes peuvent trouver dans l’Evangile du Christ, prince de la Paix, la racine de leur histoire et la source d’inspiration pour établir des liens toujours plus fraternels et solidaires.»
Il y a 10 ans, le 6 juin 2004, lors des commémorations du 60 ème anniversaire du débarquement, le Pape Jean-Paul II avait demandé au cardinal Ratzinger de le représenter. Un geste fort et audacieux, car en 1994 encore, les Allemands avaient été exclus du cinquantenaire. Il avait alors livré à Caen une méditation sur la guerre juste, une réflexion peu médiatisée à l’époque, mais qui préfigurait la pensée de celui qui allait devenir, moins d’un an plus tard, le Pape Benoît XVI. Le cardinal Ratzinger avait salué l’offensive des alliés, la qualifiant de nécessaire pour faire sauter l’anneau de l’action criminelle des nazis. La légitimité de cette intervention démontrait selon lui, le caractère insoutenable d’un pacifisme absolu.