#MacronLeaks : l’équipe d’En Marche! dénonce un «piratage massif» de ses données

L’équipe de campagne d’Emmanuel Macron a dénoncé une «action de piratage massive et coordonnée» après la diffusion sur les réseaux sociaux d’informations internes comme des courriels ou des documents comptables.

Dans la soirée du vendredi 5 mai, quelques minutes avant la fin de campagne, plusieurs gigas de documents internes (mails, documents comptables, contrats…) de l’équipe d’Emmanuel Macron ont été publiés sur les réseaux sociaux, via un lien diffusé par le site WikiLeaks sur Twitter. WikiLeaks a assuré ne pas être à l’origine de cette opération qu’il a baptisée «MacronLeaks».

En Marche! dénonce une «tentative de déstabilisation massive» 

L’équipe du candidat a dans la foulée dénoncé une «action de piratage massive et coordonnée», y voyant une «opération de déstabilisation» à la veille du second tour.

«Les fichiers qui circulent ont été obtenus il y a plusieurs semaines grâce au hacking de boîtes mail personnelles et professionnelles de plusieurs responsables du mouvement», a fait savoir En Marche! dans un communiqué, ajoutant que ces documents sont tous «légaux».

«Le mouvement En Marche! a été victime d’une action de piratage massive et coordonnée donnant lieu ce soir à la diffusion sur les réseaux sociaux d’informations internes de nature diverse. Ceux qui font circuler ces documents ajoutent à des documents authentiques nombre de faux documents afin de semer le doute et la désinformation», a affirmé l’équipe d’Emmanuel Macron en soulignant que cette opération, «intervenant dans la dernière heure de la campagne officielle», relevait manifestement de la déstabilisation démocratique, «comme cela s’est déjà vu aux Etats-Unis pendant la dernière campagne présidentielle».

La commission électorale exhorte la presse de ne pas publier les documents ayant fuités

La Commission nationale de contrôle de la campagne présidentielle (CNCCEP) a recommandé aux médias de ne pas rendre compte du contenu des données internes issues de cette «attaque informatique» visant l’équipe Macron, rappelant que «la diffusion de fausses informations est susceptible de tomber sous le coup de la loi».

La commission a été saisie dans la soirée du 5 mai par l’équipe d’Emmanuel Macron «à la suite d’une attaque informatique dont son mouvement a été l’objet, et qui avait donné lieu à la diffusion sur les réseaux sociaux de données présentées comme issues des systèmes d’information du candidat, mais dont une partie était probablement constituée de faux», ajoute le communiqué de la CNCCEP.

Wikileaks doute de la nature «fausse» des documents 

Malgré les déclarations du mouvement En Marche! qui assure que la majorité des documents ayant fuité sont des faux, le site lanceur d’alerte a émis des doutes sur ces affirmations. Dans un tweet, Wikileaks explique :

«Pour notre part, nous n’avons pas encore découvert de “faux” parmi ces documents du #Macronleaks et sommes particulièrement sceptiques à l’idée que l’équipe de campagne d’Emmanuel Macron ait été plus rapide que nous dans cette analyse».

En effet, selon Wikileaks, le nombre de documents fuités est tellement important (plusieurs dizaines de milliers d’emails, photos, pièces jointes jusqu’au 24 avril 2017 – environ 9 giga au total) que «d’un point de vue économique il n’y a pas d’intérêt à “fabriquer” toutes ces données», laissant entendre que les informations ayant fuité sur les réseaux sociaux seraient donc authentiques.

Le site lanceur d’alerte s’interroge par ailleurs du but de ces fuites : «Qui va finalement bénéficier [de cette opération] ? Les fuites arrivent trop tard pour pouvoir atteindre l’élection, mais seront très vraisemblablement utilisées pour stimuler une hostilité envers la Russie et justifier une hausse des dépenses dans le domaine du renseignement», a expliqué Wikileaks dans un tweet.

Dans la foulée, le numéro deux du Front national Florian Philippot a été la première personnalité politique à réagir à l’affaire évoquant un «naufrage démocratique».

La campagne officielle a pris fin le 5/6 mai à minuit, ce qui interdit aux médias de publier des sondages ou des déclarations de candidats jusqu’à la fin du vote, dimanche 7 mai à 20h, heure à laquelle les premiers résultats seront connus.

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