Un justicier dans la neige ! Après avoir interprété des personnages forts dans des films comme Rob Roy, La Liste de Schindler ou encore Michael Collins, l’acteur irlandais Liam Neeson, 66 ans, est-il devenu le successeur attitré de Charles Bronson dans le rôle des justiciers vengeurs ? Toujours est-il que, depuis la série des Taken 1, 2 et 3dans lesquels il faisait la peau aux affreux mafieux albanais et autres métèques qui avaient kidnappé sa fille et sa femme, il n’en finit plus de courir dans tous les sens en criant vengeance mais aussi de sauver les passagers d’un avion (Non-Stop) ou d’un train (The Passenger) des mauvaises intentions de sales types, non sans se rincer au passage le gosier à grandes rasades de whisky, irlandais of course. Un rôle récurrent qu’il retrouve aujourd’hui dans ce film d’action du réalisateur Hans Petter Moland.
A la façon des histoires de Martine à la plage, à la montagne, à la campagne, etc., Liam Neeson change de décor à chacune de ses nouvelles aventures qui, dans le fond, se ressemblent toutes avec course-poursuite, flingage et baston velue à la clef.
Or donc, après l’avion, le train et une « balade entre les tombes », voici aujourd’hui Liam Neeson, alias Nels Coxman, à la montagne où, après Le Territoire des loups, il retrouve des territoires enneigés. Cette fois ce sont ceux de la luxueuse station de ski Kehoe (Colorado) où il officie comme conducteur de chasse-neige. Un homme tranquille qui va devenir plus énervé qu’un Jean-Luc Mélenchon perquisitionné, le jour où son fils est assassiné par les hommes de main d’un certain « Viking » (Tom Bateman), un baron de la drogue. La suite ? Aussi évidente qu’un furoncle purulent sur le nez d’un top-modèle. Pour Nels, pas question d’attendre le dégel sous les charmilles pour que justice soit faite. Bref, ça va chabler dur et le raisiné va couler dru !
Si la vengeance est un plat qui se mange froid, la sienne sera glacée. Plus remonté qu’un coucou suisse, la rage au ventre et la vengeance dans la peau, artillerie lourde à portée de la main aux commandes de son chasse-neige reconverti façon char d’assaut, Nels, froid comme la mort, va dézinguer à tout-va et refroidir manu militari les malfaisants, les transformer en chair à saucisse non sans leur avoir auparavant éclaté le tarbouif façon tomate trop mûre.
Vengeance froide ! Partant du principe comme quoi « on n’est jamais mieux servi que par soi-même », Hans Petter Moland « remake » son propre film, Refroidis, datant de 2014, interprété notamment par Stellan Skarsgard et Bruno Ganz, dont l’action se déroulait en Norvège. Peu de changement dans le scénario version US pour ce film d’action brut qui, s’il n’atteint pas des sommets et ne renouvelle pas le genre, reste un divertissement pour les amateurs de batailles de boules de neige à grands coups de ramponeaux et de flingues. Et puis, avouons-le, ça fait toujours plaisir de voir les affreux se faire « correctionner ».