De 2001 à 2014, durant l’occupation de l’Afghanistan par les militaires de l’Otan, l’armée française a employé 800 interprètes (Tarjuman en langue dari). Ils représentaient un maillon crucial, indispensable, pour le travail de l’armée sur le terrain, et étaient considérés par les militaires comme des soldats à part entière. Certains portaient l’uniforme et les armes en opération. Pourtant, une fois la France retirée d’Afghanistan, elle a refusé d’accorder des visas à plus de la moitié d’entre eux, sans jamais expliquer pourquoi.
Aujourd’hui, leur situation est catastrophique. Menacés de mort, harcelés, ils doivent se cacher des talibans et de la population qui se retournent contre eux. Co-auteur avec Brice Andlauer de l’ouvrage « Tarjuman, enquête sur une trahison française », le journaliste Quentin Müller raconte.