Tandis que les Québécois luttent pour préserver leur langue, la Louisiane a adopté une loi permettant l’affichage bilingue routier, une grande victoire pour toute une nouvelle génération de francophones, qui combattent l’assimilation et rament à contre-courant.
« Dès qu’on est prêt à fermer le cercueil sur le cadavre de la francophonie louisianaise, ben, le cadavre se lève, pis demande une bière », lance Zachary Richard.
L’auteur-compositeur-interprète milite depuis plus de 40 ans pour empêcher que le français louisianais, l’identité, l’histoire d’un peuple ne disparaissent. Et aujourd’hui, il peut passer le flambeau à la jeune génération.
« J’ai beaucoup d’espoir parce qu’il y a non seulement une volonté culturelle, mais il y a aussi une volonté économique et une volonté politique. Ce qui est vraiment très nouveau dans notre histoire. On a fini par comprendre, comme les Québécois ont toujours compris, que c’était d’abord une question politique, la question linguistique », poursuit Zachary Richard.
L’immersion française dans les écoles, un programme qui a commencé vers la fin des années 80, commence à porter ses premiers fruits. On ne parle pas d’une renaissance du français, mais plutôt d’un réveil.
L’affichage bilingue dans la signalisation routière des 22 comtés acadiens, des comtés où l’identité française est encore évidente dans les noms de villes, de rues, de commerces. Ces comtés pourront maintenant choisir d’afficher dans les deux langues.
Les écoles d’immersion française, qui seront désormais plus accessibles. Une simple pétition avec les signatures de 25 familles suffit pour forcer une commission scolaire à mettre en place un programme d’immersion.
La Louisiane est le seul État à s’être doté d’une agence gouvernementale dont l’objectif est de préserver et de promouvoir le français. Une sorte de conseil supérieur de la langue française, mais sans les pouvoirs, sans les moyens de son cousin québécois. Mais il faut dire qu’en Louisiane les francophones sont une petite minorité.