(1862-1949)
“Je ne connais aucune œuvre dans laquelle soit enfermés autant de silence, autant de solitude, d’adhésion et de paix, autant de royal éloignement de toute rumeur et de tout cri”. Rainer Maria Rilke 1902.
Maeterlinck appartient au XIXème siècle à cette époque qui fut la matrice de l’art moderne. Il a donné l’essentiel de son œuvre entre 1889 et 1896 avec le recueil de poèmes “Serres chaudes” (1889), le “Trésor des humbles”, essai (1896), et son premier théâtre : de “La princesse Maleine” (1889) à “La Mort de Tintagiles” (1894). C’est à cette époque également qu’il découvre et traduit l’œuvre du mystique flamand Ruysbroeck “l’Admirable”, qu’il s’initie à la pensée allemande, traduit Novalis, rencontre Villiers de l’Isle Adam. Sa contribution au symbolisme de langue française est essentielle. Tant son théâtre – dont l’écriture dramatique a constitué sa poésie – lui ont donné forme et renom. Ses “petits drames pour marionnettes”, ces pièces de “théâtre immobile” où l’action ne provient que du resserrement progressif de l’emprise du destin sur les personnages disent suffisamment son apport dans la mise en scène d’une étrangeté qui se trouve dans l’expérience du quotidien. C’est d’ailleurs en tant qu’auteur de théâtre qu’il est le plus connu, notamment avec “Pélléas et Mélisande”, drame “banalement passionnel” d’un amour fatal qui conduit à la mort dont l’adaptation musicale de Debussy a largement contribué à la renommée.
Extraits de la correspondance et des carnets inédits lus à Bruxelles par Marie-Luce Bonfanti.