L’ouvrage d’Hugues de La Touche est sous-titré : « Et autres nouvelles de Saint-Malo ». Ancien conservateur en chef des musées de Menton et – d’abord – natif de Saint-Malo. D’où cette envie de raconter (et de donner) des nouvelles de la cité corsaire.
Alors, Surcouf en filigrane, bien sûr. Mais aussi Pierre Guillaume, le Crabe-Tambour, natif de cette ville ceinte de remparts, mais si naturellement ouverte sur le (grand) large. Ou encore Fréhel, qui avait une passion pour la cité.
Au fil de sa plume et de sa libre inspiration, il égrène les anecdotes sur Saint-Malo martyrisée en 1944 mais rejaillie de ses ruines, la guerre de 14-18, autre occasion d’envoyer des milliers de Bretons à l’abattoir comme déjà en 1871, la Commune, le passage des Vendéens en 1793.
Un écrivain, Hugues de La Touche ? Oui. Mais un peu plus que ça : un conteur qui excelle, à partir d’une historiette, à donner à Saint-Malo la dimension d’une épopée nationale. Les personnages qu’il ramène à notre mémoire sont « originaux, mais bien réels ». Comme ce clochard milliardaire, propriétaire du château de Landal (commune de Broualan), ou cette jeune fille myope qui se croyait « princesse de Saint-Malo », ou ce médecin qui, dans la ville bombardée, continua à opérer à la maigre lueur d’une lampe-tempête.
Alain Sanders – Présent
Remparts de feu, Hugues de La Touche, Heredia Press.
