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Première rétrospective internationale du peintre!
À travers une quarantaine de tableaux issus des plus grandes collections publiques et privées internationales, l’exposition retrace les deux grandes périodes de la carrière romaine et vénitienne de cet « homme libre » ainsi que les aspects multiples de sa personnalité hors norme.
Artiste cosmopolite et audacieux, ce Franco-Flamand d’origine mène une carrière solidement bâtie sur les bases d’une activité diversifiée et complémentaire : marchand d’art et expert, mais surtout peintre dont les œuvres feront sa renommée. Sa production originale et variée embrasse les portraits des plus grandes cours, les commandes religieuses les plus importantes mais aussi quelques turbulentes scènes de tavernes et de farces.
Rome / Turbulence et légèreté : de l’exaltation caravagesque à la sensualité
Arrivé à Rome quelques années après le décès de Caravage (1571-1610), Régnier s’imprègne de l’œuvre du maître et participe pleinement à la diffusion de ce « caravagisme » foudroyant.
Du Caravage, l’artiste retient en premier lieu l’alliance du profane et du sacré mêlant des épisodes religieux à des scènes de taverne issus de son quotidien et des bas-fonds romains.
Soutenu par le marquis Vincenzo Giustiniani, ancien mécène et collectionneur du Caravage, Régnier remporte un vif succès. Particulièrement inventif, il renouvelle le genre même du Caravage, en y apportant une sensualité et sophistication tout à fait inédites.
À Rome, dès 1620, Régnier vit dans le quartier des artistes étrangers où se côtoient Français et Flamands. Il se retrouve aux côtés de Simon Vouet, Claude Vignon, Nicolas Tournier ou encore Valentin de Boulogne. Très vite, il intègre la Bent., une association d’artistes où l’entraide et l’émulation sont de mises, surnommée les Bentvueghels ou « oiseaux de bande ». Après un rituel initiatique sous l’égide de Bacchus, dieu du vin, il y reçoit le surnom de « L’homme libre ».
Venise / L’âge de raison et du renouveau : préciosité, célébrité et marchandage
que le peintre arrive à Venise, en 1626, la ville souffre cruellement d’un manque de renouveau que comblera l’arrivée des peintres étrangers comme Nicolas Régnier et qui renouvelleront l’art vénitien du 17e siècle.
À ses débuts dans la Lagune, Régnier reprend plusieurs sujets développés à Rome. Il s’éloigne cependant de la sensualité réaliste et du clair-obscur propre à l’art du Caravage pour des canons plus opulents et sensuels, une lumière aux vibrations voluptueuses et une préciosité des matières.
La production officielle de portraits d’apparat et de grands retables d’église établit la réputation de l’artiste dans toute l’Europe. Il élabore parallèlement une peinture de chevalet à l’alchimie singulière ou s’entremêlent pathos, sensualité et préciosité.
Régnier fréquente par ailleurs l’Accademia degli Incogniti, le plus influent des cercles littéraires vénitiens du 17e siècle. Les Incogniti [les inconnus] se complaisent volontiers dans des thématiques tragiques unissant le drame et l’érotisme, l’érudition et l’éloge des sens ou encore le macabre et l’obscène. Dans sa peinture, Régnier fait écho aux débats qui animent alors cette académie qu’il fréquente.
Prolifique, l’atelier de Régnier connaît le succès jusqu’à sa mort en 1667.