Vivent les signes ostentatoires !

Les articles consacrés à « l’affaire » – c’en est une – des crèches furent nombreux, y compris dans nos colonnes. Le Christ, entièrement démuni mais victorieux, étant désormais parmi nous, il est temps de regarder devant nous et de préparer l’offensive. Contre qui ? Contre les cohortes des idiots – n’oublions pas que la bêtise est souvent la plus grande des méchancetés – qui s’autoproclament libres penseurs et la cohorte des marchands (les multinationales et leurs nombreux laquais) qui attaquent et prostituent l’âme de la France et de l’Europe, main dans la main. Car la ridicule victoire des robespierristes en pull jacquard de la Libre Pensée ne doit pas éclipser le scandale de la marchandisation gigantesque de la Nativité. A laquelle nous sommes encore trop nombreux à collaborer. Il faut redonner du poids et du sens aux signes, aux rites et aux symboles. Ceux-là même que la République faussement pudibonde nomme « ostentatoires ».

Noël marchand contre Noël authentique
A commencer donc par arrêter de nous vautrer, caddie en main, dans le grand torrent de la masse consommante. Il serait temps de voir les regards blasés qui entourent trop souvent la cérémonie d’ouverture des cadeaux, chacun repartant plus ou moins satisfait mais nullement touché, pas même effleuré par la grâce de la Nativité. Il n’est pas nécessaire de reproduire l’image d’Epinal de l’orange et du chocolat fourré, nous cherchons un retour à la tradition, non au folklore. Mais il n’est pas interdit de rehausser l’esprit face à la matière, de replacer chaque chose à sa juste place. Comment ? En offrant des livres qui nourrissent l’esprit. En préparant des cadeaux « fait main » qui, pour être plus modestes, touchent infiniment plus celui qui les reçoit. En offrant des produits de nos terroirs – et le choix est presque infini – qui font vivre nos paysans et nos artisans et seront non pas conservés égoïstement mais partagés. En offrant des activités communes : un parrain qui souhaite initier sa filleule à la randonnée en montagne, des petits enfants qui invitent leur grand-mère pour une journée d’enchantement au Puy du Fou. A l’inverse, interdisons-nous intelligemment les gadgets technologiques qui asservissent toujours et isolent, les jouets aussi laids qu’idiots, les fringues achetées pour leur marque et non pour leur qualité.

Offrons un cadeau à la Libre Pensée
Et puis, soyons généreux, n’oublions pas nos amis de la Libre Pensée. Tout en leur faisant plaisir, renouons avec des rites et des symboles riches de sens. En ce temps de l’Epiphanie, n’oublions pas de faire bénir nos maisons et d’inscrire sur le fronton de nos portes les lettres saintes : 20 GMB 15*. Vous avez un bout de terrain ? N’hésitez plus, construisez-y avec les moyens disponibles un petit oratoire dédié à la Sainte Vierge ou à votre saint préféré, pour les plus volontaires, un beau calvaire vous survivra plusieurs centaines d’année. Lorsque j’étais routier scout, nous avions pour objectif d’en construire un par an. C’est aussi cela, lutter contre la déchristianisation et l’islamisation. Les batailles symboliques sont tout aussi essentielles que les batailles sémantiques. La vague de la Manif pour tous a fortifié les esprits et fissuré bien des barrières psychologiques. A chacun désormais de faire de sa paroisse, de son école hors contrat ou de son cercle proche, une citadelle qui soit aussi une avant-garde, bien visible. Tout est à reprendre !

*Année 2015, Gaspard, Melchior, Balthazar.

Lu dans Présent

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