Le Prophète

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Rêves en cage ! Il écrivait sur des morceaux d’azur. Il écrivait sur l’Amour, la Liberté, le Travail, les Enfants, le Mariage, le Manger et le Boire, le Bien et le Mal, la Mort… « Il », c’est Khalil Gibran (1883-1931), poète libanais considéré comme un héros littéraire au Liban et comme un rebelle littéraire et un dissident politique dans le monde arabe. Dans le monde anglophone, Gibran, poète le plus vendu derrière Shakespeare, est surtout connu pour son livre Le Prophète, recueil composé de 26 essais philosophiques rédigés en anglais dans une prose poétique. Traduit en plus de 40 langues, il figure parmi les plus grands succès littéraires du XXe siècle aux Etats-Unis. Depuis sa première publication en 1923, il ne cesse d’être réédité.

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De ce livre, le réalisateur Roger Allers, qui a travaillé pour les studios Disney (Le Roi Lion, La Petite Sirène, Bernard et Bianca, La Belle et la Bête…), en est tombé amoureux. Tout comme l’actrice – ici productrice et qui prête sa voix à l’un des personnages du dessin animé – Salma Hayek-Pinault, aux origines libanaises, qui a découvert Le Prophète grâce à son grand-père paternel. D’où ce film d’animation coup de cœur qui est « sa lettre d’amour au Liban ».

Un film plein de poésie et au somptueux graphisme, qui nous emporte sur les ailes d’une mouette facétieuse sur l’île fictionnelle d’Ophalese où une fillette de huit ans, du genre mini-miss catastrophe, Almira, qui vit avec sa mère et refuse de parler depuis la mort de son père, fait la connaissance de Mustafa, poète et prisonnier politique assigné à résidence. Un poète avec lequel Almira, comme les habitants de l’île, va partager les poèmes et les visions sur la vie, le long du chemin qui doit conduire Mustafa vers un bateau de la liberté. Un chemin sous escorte militaire et vers une « libération » qui ne sera pas celle escomptée…

L’homme qui racontait des histoires ! Entre des tableaux oniriques visuellement éblouissants, Almira, sa mère, Mustafa et la mouette servent de fil rouge à ce dessin animé qui ne ressemble à aucun autre. Pour honorer le ton lyrique du livre, Roger Allers voulait en effet éviter l’humour ironique et le rythme frénétique qui caractérisent aujourd’hui de nombreux dessins animés.

« Le livre de Gibran aborde toutes les grandes questions de l’existence. (…) Pour rendre justice à son œuvre, ce film ne pouvait pas jouer sur le ridicule », explique le réalisateur. Pas de ridicule, donc, mais tout de même de l’humour et du rythme dans ce « poème visuel » destiné à un public de petits (à partir de 8-10 ans) et de grands.

Pierre Malpouge – Présent

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