Mannequinat et hypersexualisation des fillettes…

Avec ses yeux azur, son air poupin et ses cheveux d’or, Kristina est le mini top model que les magazines convoitent. Une carrière soigneusement gérée par sa mère, ex-mannequin russe, que certains accusent d’exploitation.

À 9 ans, le CV de Kristina Pimenova a de quoi faire pâlir d’envie plus d’un aspirant mannequin. Armani, Roberto Cavalli, Benetton, Vogue… la jeune fille russe a déjà bâti une belle carrière professionnelle, à l’âge ou d’autres apprennent encore à lire et à compter. Aujourd’hui, elle est considérée comme la plus belle petite fille du monde, rapporte le Daily Mail. Née en 2005 à Moscou, Kristina Pimenova est la fille d’un ex-mannequin russe et d’un joueur de football. « Kristina a commencé sa carrière lorsqu’elle avait 3 ans. Partout où sa mère se rendait, les passants mentionnaient à quel point elle était adorable. Ils lui ont conseillé de se lancer dans le mannequinat », résume la page Facebook de la jeune Moscovite.

kristina-pimenova-pour-benetton« Kristie s’est rapidement aperçue à quel point c’était amusant, notamment les défilés de mode. Depuis, elle savoure chaque instant », poursuit la biographie. Résumée en quelques lignes, la vie de Kristina Pimenova est exposée aux yeux des 2 millions d’abonnés qui ont « liké » cette page. Un profil qui est d’ailleurs devenu le book de la top model, avec plus de 300 photos publiées.

Des compétitions de gymnastique aux couvertures de magazines, en passant par les séances photo pour les marques, la carrière de Kristina Pimenova est relatée en long, en large et en travers. Une présence sur les réseaux sociaux que gère de main de maître sa mère. En tant qu’ex-mannequin, Slikeriya Shirokova connaît toutes les ficelles du métier. Et à l’ère du tout numérique, plus l’exposition est grande, plus les sollicitations sont nombreuses. Idem sur Instagram, où le compte de la petite Kristina est suivi par plus de 300.000 curieux, ainsi que sur YouTube où une chaîne lui est entièrement consacrée.

10463928_756326247752740_8736845194762559957_nColère sur l’érotisme de certaines images
Mais cette surexposition n’est pas du goût de tout le monde, et ce malgré la charte sur Facebook éditée par la mère-manager : « Les contenus postés sur cette page doivent être “kid friendly”. Toutes les vidéos ou les photos postées ici non appropriées seront effacées et ceux qui les postent seront bloqués. (…) Seuls les commentaires positifs au sujet de Kristie sont autorisés sur la page. » Ce qui ne décourage pas de nombreuses réactions. « N’oublie pas d’être une enfant ! » s’écrie un internaute. « Tu est très jolie, mais j’espère que tu apprécies ta vie d’enfant et non celle d’une jeune adulte ! La vieillesse arrive très vite », alerte un second.

Mais à l’ère de l’hypersexualisation des fillettes dans le mannequinat, certains clichés de Kristina Pimenova dérangent. « Oh mon dieu ! Suis-je la seule à penser qu’elle est trop jeune pour promouvoir une image aussi sexualisée, je trouve ça très dérangeant, ce n’est qu’une enfant », s’exclame une utilisatrice. « C’est une adorable fillette et on lui dit de poser comme cela ? Je ne comprends pas. Qu’on la laisse jouer avec ses amis ou ses frères et sœurs mais pas avec son corps. C’est trop tôt et trop jeune», s’indigne une autre. « La jupe légèrement relevée c’est très limite, elle reste une enfant, merci de ne pas vendre sur ses jambes », indique un commentaire.

Ces colères renvoient au phénomène des lolitas dans la mode qui avait suscité de vives polémiques. En 2010, une série controversée du magazine Vogue avait relancé le débat sur l’érotisation des jeunes filles. On y voyait le jeune mannequin Thylane Blondeau (fille de l’ex-animatrice Veronika Loubry), chaussée d’escarpins et ultramaquillée allongée sur un canapé. Le débat avait gagné jusque dans les rangs politiques. Un rapport rédigé en 2012 mettait en place une série de recommandations pour stopper ces dérives « poussées par l’industrie de la mode et des médias ».

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