Tout commence à la montagne, où Tony, l’héroïne du film, tombe à ski et se fracture le genou. Le constat du médecin est ensuite sans appel : « Pourquoi est-ce arrivé ? Regardez bien, genou, je / nous ». Non ce n’est pas une énième adaptation d’un livre de Guillaume Musso, mais bien du nouveau très long métrage de Maïwenn, la branchée Maïwenn, la surdouée Maïwenn.
Tony effectue ensuite une rééducation, et pendant qu’elle réapprend à marcher, nous voyons ce qu’il s’est passé : elle a rencontré Georgio en boîte de nuit à Paris, puis elle a eu un enfant avec, et Georgio s’est mis à découcher puis à faire la fête avec ses amis. Alors Tony prend des antidépresseurs. Elle est ivre devant ses amis.
C’est donc par un magnifique, éblouissant et inédit effet miroir que notre personnage se remet sur ses pieds tant mentalement que physiquement scène après scène, en se régénérant, avec des jeunes de banlieue au bord de la mer.
C’est le travers principal de l’étudiant en lettres ou en L2 de cinéma : ne pas tomber dans le psychologisme de bazar, et de tenter une analyse trop poussée du psychisme sans verser dans la maladresse. Toutes les scènes attendues de la parisienne au bord de la crise de nerfs étaient donc attendues et de ce point de vue, aucune déception. La demoiselle se met bien à hurler seule sous la pluie et, après une scène de cris et de fureur, elle plonge bien dans la piscine pour nager dix secondes face caméra pour se décontracter et oublier son vilain mari. Enfin, on devine bien que le méchant Vincent Cassel a bien eu des soucis avec son père.
C’est la version cinéma du dossier de « Psychologies magazine » sur les pervers narcissiques, à mi-chemin avec les conseils de « Femme Actuelle » sur Reprenez votre vie en mains ou bien Osez vivre votre vie. Il ne manquait qu’un conseil sexo à la fin de la séance et l’horoscope dans le générique pour que l’illusion soit parfaite.
Les parents se battent ensuite bien sûr pour la garde de l’enfant, le mari trompe son ex et continue d’insister pour la revoir. On sent qu’elle l’aime encore. Bref : nous comptons sur TF1 pour diffuser ce téléfilm l’après-midi lorsque la ménagère aura terminé de regarder Les Feux de l’amour.
Le Petit Journal a reçu Maïwenn en grande pompe et a approuvé le film et c’est finalement logique. Les deux ont en commun cette prétention, ce narcissisme et ce pseudo-intellectualisme qui n’impressionnent qu’eux-mêmes.