Alexandre Marcel, le vice-président du comité Idaho (International Day against Homophobia and Transphobia), affirme que « cinq Maghrébins se sont présentés vers 2 heures (du matin, ce samedi, ndlr) devant la discothèque le CUD, dans le IIIe arrondissement pour ‘punir les PD au nom du Coran’ » et parle d’« échanges de coups de poings » et même de l’utilisation « d’une bombe lacrymogène au poivre » contre le public de l’établissement. À 20 Minutes, il confirme : les cinq individus auraient déclaré : « sur le Coran, on va tous vous tuer, bandes de pédés ! » Mais ce lundi, Gérard Siad, co-gérant du CUD et président du Syndicat national des entreprises gaies (SNEG), livre une toute autre version des faits au site communautaire gay Yagg.
Bien qu’absent lors de l’altercation, il affirme qu’il s’agirait en fait d’une histoire de personne, un passant reprochant à son videur d’avoir mal regardé sa femme avant de revenir avec des amis pour le passer à tabac. « Mon personnel est formel. Il n’a pas été question de religion », déclare-t-il. « Le bar, en tant qu’établissement gay, n’était pas visé. Ces individus n’avaient rien prémédité », assure-t-il. Décrit comme “très remonté” par notre confrère, il affirme qu’il s’agit d’une « querelle de personnes » et qu’« il faut arrêter les délires interprétatifs ».
Certes, Idaho est un mouvement gay à la marge parce que très radical (aux méthodes pacifiques, contrairement à Act Up-paris) qui accuse François Hollande depuis plusieurs mois de ne pas tenir ses engagements au point que son fondateur, Louis-Georges Tin, avait commencé une grève de la faim en juin (avant qu’un malaise ne le contraigne à la stopper) ou qui considère comme systématiquement “homophobe” tout refus de céder aux revendications homosexuelles. Mais il est intéressant de constater que, victimaire au possible en temps normal, le lobby gay l’est beaucoup moins quand la cause du malaise semble avoir un lien avec l’islam et ceux qui le professent…
Addendum 13h : ayant contacté Nouvelles de France, Alexandre Marcel dénonce le fait que les videurs aient tenté de le décourager de porter plainte, l’un ayant même été “agressif” avec lui, affirme-t-il. Il s’étonne également de n’avoir pas reçu “la moindre excuse ni le moindre coup de téléphone” de Gérard Siad qu’il juge “responsable” de sa mésaventure : “C’est quand même son établissement et la porte n’était pas fermée. Vous ne me présenteriez pas vos excuses si je me faisais agresser dans vos locaux ? Quand un client se fait gazer, le minimum, c’est de l’appeler pour lui présenter ses excuses.” Alexandre Marcel l’accuse également de “[protéger] son business” : “C’est le business avant la justice”. Interrogé par NDF.fr sur ses agresseurs, il maintient sa version : “Il s’agissait de Maghrébins, ça se voyait.” Puis, il parle d’“intégristes” qu’il tient, dit-il, à distinguer des fidèles normaux. Nous lui demandons s’ils portaient la barbe et un habit traditionnel. Alexandre Marcel répond que “non” et, avec du recul, juge “exagéré” le terme “intégriste”. “Attention, je n’amalgame pas cinq personnes aux propos violents avec l’islam qui est une très belle religion, comme les autres”, précise-t-il.
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