Panshir/ Le fils du commandant Massoud (Vidéo)

Seize ans après avoir été assassiné, en septembre 2001, le commandant Massoud hante encore le Panshir, vallée du nord-est de l’Afghanistan qu’il a défendue toute sa vie, contre l’invasion soviétique mais aussi contre celle des Taliban. Aujourd’hui, son fils Ahmad Massoud se veut le dépositaire du “Lion du Panshir”. Rencontre de celui qui est considéré comme le nouveau chef de file des moudjahidines afghans.

Pour mémoire (avril 2001)
Le commandant Ahmad Shah Massoud, chef militaire de l’opposition au régime des Taliban en Afghanistan, est arrivé mardi en début d’après-midi en France. Il a été reçu ce mercredi matin pendant une heure par le ministre français des Affaires étrangères Hubert Védrine. L’entretien s’est achevé vers 9h45.
A l’issue de cette rencontre , le commandant Massoud a tenu une conférence de presse où il a demandé à Paris d’exercer des “pressions fortes” pour faire cesser “l’ingérence” pakistanaise et ramener la paix dans son pays. Il faut que “la communauté internationale et les Etats exercent des pressions fortes sur le Pakistan”, a-t-il déclaré, “c’est un sujet que j’ai évoqué avec Hubert Védrine et c’est un sujet que j’évoquerai au cours de l’ensemble de mes entretiens”

Les deux assemblées et le Parlement européen

Le Pakistan est le principal soutien du régime taliban qui a pris le pouvoir en Afghanistan. Le commandant Massoud devait par la suite rencontrer les présidents des deux assemblées parlementaires. Il devait ensuite être reçu à l’Assemblée nationale où il recevra des “amis de l’Afghanistan”, parmi lesquels Bernard Kouchner.
Jeudi, il s’entretiendra à Strasbourg avec la présidente du Parlement Nicole Fontaine.
Cette dernière est à l’origine de l’invitation du “lion du Panshir”. Pour elle, “il est important que la France manifeste ainsi son soutien au combat de ceux qui, en Afghanistan, s’opposent au régime obscurantiste et fanatique des Taliban. J’espère que ces premières rencontres amèneront la communauté internationale à dépasser le stade des seules condamnations verbales”.
Elle ajoute qu’il “appartient à toutes les nations démocratiques d’affirmer clairement qu’elles ne toléreront pas l’existence d’un système politique qui, au nom d’un Islam dévoyé, nie les droits les plus élémentaires de la personne humaine”, notamment des femmes.

“Femmes afghanes”

Mardi soir, le commandant Massoud a rencontré le président de Démocratie libérale Alain Madelin, a indiqué ce mercredi DL. Les deux hommes “ont longuement évoqué la situation en Afghanistan et surtout celle des femmes afghanes, ainsi que la situation extrêmement difficile des deux millions de réfugiés afghans au Pakistan”, a-t-on ajouté.
L’arrivée sur le sol français du chef de guerre afghan, pour sa première visite dans un pays européen, avait provoqué mardi de nombreuses critiques envers “le silence de l’Elysée” de la part de dirigeants politiques français, de droite comme de gauche.
Alain Madelin a, pour sa part, “déploré l’inertie de la diplomatie française et réitéré sa demande auprès de Jacques Chirac et Lionel Jospin de rencontrer le commandant Massoud”.
“C’est le Président de la République et le Premier ministre qui ont décidé d’un commun accord que le commandant Massoud serait reçu par le ministre des Affaires étrangères”, a t-on indiqué à l’Elysée en réponse à ces critiques.

Bayrou, Cohn-Bendit et Rocard

Dans un texte intitulé “Bienvenue au Commandant Massoud?”, des personnalités telles que François Bayrou, président de l’UDF, Daniel Cohn-Bendit, député Vert européen, Alain Madelin, président de Démocratie libérale, François Léotard, député UDF du Var, Michel Rocard, ancien Premier ministre socialiste, Noël Mamère, député Vert et Nicolas Sarkozy, ancien secrétaire général du RPR reprochent au président de la République de ne pas participer aux manifestations de soutien à l’opposant afghan, qui combat les fondamentalistes Taliban au pouvoir à Kaboul. Ils écrivent notamment: “Le commandant Massoud sera reçu par Hubert Védrine. Silence de l’Elysée. Tous les amis de l’Afghanistan attendent que la France, patrie des droits de l’Homme, soit fidèle à son message. Ils comprendraient mal que le président de la République délègue aux seuls diplomates le soin d’accueillir un combattant de la liberté, ami de la France, le commandant Massoud”.

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