La Mourra (littéralement ” montre “) mourre en français, fait partie de ces petits jeux antiques simples, d’une grande économie de moyen et dont l’usage se perd aujourd’hui mais été toujours très populaire au XVe siècle.
Ce jeu provient de l’habitude de compter avec les doigts. La tradition veut qu’il remonte à la guerre de Troie (-1190, -1180). Chez certain Hélène l’aurait inventait pour divertir Pâris. On trouve des traces de la mourra sur des vases et des monuments helléniques.
Plus tard il ferait le délice de la plèbe romaine sous le nom de micatio ou micare e digitis (levé de doigts). Cicéron rapporte ” dignus est, quicumque in tenebris mices ” c’est un homme avec qui vous pourriez jouer à la micatio dans l’obscurité. Une inscription du IVe siècle conserve une interdiction par le préfet de Rome du jeu de micatio sur les marchés publics. On en trouverait également traces sur des monuments de l’Egypte du moyen-empire (bien qu’il doive plutôt s’agir d’utilisation divinatoire).
Au XVIe siècle plus proche de nous : D’après Marot le poète Guillaume Coquillart s’y serait ruiné et en serait mort de chagrin en 1510. Rabelais le cite à plusieurs reprises dans Pantagruel ” les paiges jouaient à la mourre à belle chiquenaude “1530.
Aujourd’hui il survit en Italie, Corse, Sardaigne, sud-est de la France, pays basques espagnol, Portugal, Maroc et Algérie. Des variantes on existées jusqu’au XIXe siècle en Chine (dans la haute société) Mongolie, Syrie, Irak.