Par Charles Chaleyat
Ce n’est pas seulement un septième continent composé de déchets que Charles Moore a découvert dans le Pacifique Nord en 1997, c’est au total cinq continents de poubelles qu’on a finalement identifiés dans les océans!
Dans le tout premier découvert, formé par le gyre du Pacifique Nord (zone de rencontre de courants marins qui s’enroulent dans le sens des aiguilles d’une montre en fonction de la rotation de la Terre) on a dénombré en moyenne 500 000 particules plastiques par km2 soit plusieurs millions de tonnes de particules mal biodégradables (de 500 à 1000 ans) et consommées par les animaux marins, de quoi recouvrir six fois la France !
Etendant les observations on a découvert cinq autres continents d’ordures de superficies équivalentes : Pacifique Sud, Atlantique Nord, Atlantique Sud, Océan Indien… invisibles aux satellites.
Ces masses flottantes sont constitués à 90% de paillettes plastiques provenant à 10% des 300 000 millions de tonnes de plastique produites chaque année par l’homme dont 80% vont à la mer. Composée de bisphénol A, phtalates, PCB et DDT en doses un million de fois supérieure à la normale, cette soupe a forcément des effets physiologiques sur la flore et la faune océaniques et donc sur la flore et la faune terrestres. Tout l’écosystème marin (interrelations entre virus, bactéries, phyto et zooplancton) est modifié. Que penser des poissons, coquillages et crustacés que nous consommons ?
Si on voit mal comment organiser la destruction de ces abcès (comme des poubelles sur les terres qui nous polluent) car ils échappent à toute responsabilité, sauf celles de l’humanité toute entière, laquelle, déjà empêtrée dans ses folies belliqueuses, n’envisage pas de s’y attaquer. La partie développée de la Planète continue à polluer par croissance (après les déchets nucléaires, on commence déjà à polluer l’atmosphère avec des satellites) et la partie sous-développée faisant tous ses efforts pour nous rattraper dans cet admirable effort, en nous copiant (déjà les BRICS*), ou en nous envoyant les masses de pauvres qu’elle ne sait ni gérer ni nourrir.
* Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud.
