Sur PadreBlog.fr, l’abbé Roland-Gosselin décrypte l’événement merdiatique que représente le coming out du père Krzysztof Charamsa :
La première question est le cas personnel de ce prêtre. Qu’il soit homosexuel ou qu’il se reconnaisse comme tel n’est pas ce qui est d’abord mis en cause. En revanche, qu’il reconnaisse vivre en couple, qu’il revendique manquer à la chasteté, qu’il n’assume pas d’être fidèle à l’obligation du célibat prise le jour de son ordination diaconale, est un point beaucoup plus douloureux. Qu’en plus il s’autorise à entrer dans le jeu médiatique pour être une icône de la presse à la veille de l’ouverture du Synode sur la famille est une chose très grave. Le Vatican a raison de manifester sa large désapprobation en le démettant de ses diverses fonctions.
La tentative ridicule et malhabile de justification du prêtre est odieuse. Dire que le clergé est largement homosexuel et homophobe, dressant ainsi le portrait de ses frères prêtres comme étant des gens frustrés et meurtris par une loi de l’Eglise apparaissant inique, est faux, profondément injuste. C’est un grave scandale dans lequel nous ne pouvons pas tomber.
Nous ne jugeons pas le cœur de ce prêtre. Nous sommes tous de pauvres pécheurs. Nous pouvons comprendre qu’il parte, s’il ne peut plus tenir son engagement. Il pouvait partir humblement, discrètement, personne ne l’aurait jugé, mais nous sommes en droit de lui demander de ne pas scandaliser tous ceux qui font confiance aux prêtres, de ne pas abîmer le sacerdoce qu’il a reçu et que nous avons en commun, de ne pas diffuser le poison du doute et de la suspicion qui rejaillira sur tous ses frères. Quand on est tombé, on se retire humblement dans le silence et on demande pardon. On ne renverse pas les rôles en accusant l’Eglise ! Imaginez un homme qui tromperait sa femme, et qui – au lieu de présenter ses excuses pour sa trahison – justifierait son adultère en accusant celle-ci !
Il ajoute :
Plus largement que le cas particulier de ce prêtre, se pose la question légitime de l’accompagnement des prêtres de la Curie vaticane. Le Vatican, et l’Eglise dans son ensemble, a en effet une grande part de responsabilité dans la manière dont les ministères de la Curie sont vécus. Ces prêtres sans ministère pastoral, sans exercice officiel du culte, sont parfois bien isolés. L’Eglise devrait leur permettre de vivre dans des lieux communautaires pour qu’ils vivent réellement leur mission dans une dimension ecclésiale. Si ces prêtres apparaissent seulement comme des hommes d’une administration, leur sacerdoce ne peut déployer tout ce qui leur permettra d’être des hommes accomplis. L’ambition, le goût de l’argent, les dangers pour leur célibat, se diffusent d’autant plus facilement chez les plus faibles d’entre eux qu’ils n’ont pas le soutien pastoral que leur état sacerdotal réclame. Même remarque pour de nombreux prêtres dans leur diocèse.
Heureusement, tous les prêtres travaillant à la Curie ne vivent pas ainsi et ne tombent pas dans ces fautes ! Les saints de la Curie (car il y en a !), travailleurs patients et prudents, ont tous un ministère complémentaire qui leur permet de déployer leur sacerdoce.
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