Auguste et Antonin Daum (1853-1909 et 1864-1930), maîtres verriers français qui contribuèrent à asseoir le rôle du travail du verre dans le développement de l’Art nouveau. Ils fondèrent en 1889 à Nancy leur cristallerie, Daum Frères, et commencèrent par produire du verre coloré dans un style naturaliste comparable à celui d’Émile Gallé.
Leurs formes asymétriques et végétales et leur subtil recours à la couleur devaient beaucoup à l’inspiration japonaise, et ils exploitaient les techniques récentes avec une créativité toute nouvelle. L’une de ces techniques consistait en un verre enrobé d’une ou de deux couches de couleurs différentes sur la surface desquelles se gravait un motif. Une autre technique, la pâte de verre, utilisée plus tard, s’obtenait par le mélange de cristaux de verre avec des oxydes métalliques et une substance adhésive, et par leur fusion au feu dans un moule. Le verre obtenu avait une apparence cireuse, avec des effets de couleurs étonnants. L’artiste pouvait soit le polir jusqu’à obtenir une subtile translucidité, soit le conserver mat et opaque. Alméric Walter, l’un des représentants les plus célèbres de cette technique, travailla chez Daum dans les premières années du siècle.
L’artiste verrier Charles Schneider fit également des modèles pour Daum. Il inventa les intercalaires, ou inclusions de mouchetures et de veines de couleurs entre deux couches de verre. Daum utilisa également, avec un esprit très inventif, les techniques traditionnelles de l’émail et de la dorure. Durant la période Art déco, la cristallerie, dirigée par Antonin Daum, produisit des verreries caractéristiques de ce style. L’art de l’éclairage en était à ses balbutiements, et Daum collabora avec des spécialistes du travail du métal, comme Edgar Brandt et Louis Majorelle, pour réaliser des œuvres d’une grande originalité. Les lampes-champignons exécutées en verre moulé furent des œuvres typiques de Daum durant les années 1920.
La manufacture existe toujours, sous le nom de Cristallerie Daum.