Les autorités chinoises ont décidé de rompre leur coopération avec la France, selon Le Monde. Ce choix pourrait être lié à la décision de Paris d’accorder l’asile à l’épouse de l’ex-président d’Interpol, condamné en Chine pour corruption.
Pékin a annoncé rompre toute coopération avec les autorités françaises en matière policière, d’après Le Monde. Une décision qui, selon le ministère français de l’Intérieur, pourrait être particulièrement préjudiciable dans le cadre de la lutte contre la contrefaçon, dont l’industrie hexagonale pâtit. Les échanges techniques dans le domaine de la lutte antiterroriste entre les deux pays, entre autres, seront également affectés par cette rupture.Meng Hongwei, président d’Interpol, prononce un discours à l’ouverture du Congrès mondial Interpol à Singapour, le 4 juillet 2017. Le président chinois d’Interpol disparu depuis dix jours a démissionné et est accusé de corruption
Selon une source diplomatique citée par Le Monde, cette décision chinoise serait liée à celle de Paris, d’accorder en mai dernier l’asile politique à l’épouse de l’ex-président d’Interpol, Meng Hongwei. Celui-ci, qui était aussi vice-ministre de la Sécurité publique dans son pays, s’était subitement volatilisé en septembre 2018, ne donnant pas de nouvelles après avoir quitté Lyon. Au bout d’une dizaine de jours, Pékin avait annoncé qu’il avait été arrêté en Chine, soupçonné d’avoir reçu des pots-de-vin. Meng Hongwei est en détention depuis lors et a plaidé coupable pour corruption lors de son procès à Pékin.
Restée en France, l’épouse de Meng Hongwei, Grace Meng, estime que les autorités chinoises n’ont pas présenté «quelque preuve que ce soit à l’appui de leurs allégations» et a déposé plainte au début de l’année, en France, pour une tentative d’enlèvement.
Pékin souhaite obtenir le retour en Chine de Meng Hongwei afin d’engager des poursuites contre elle, en qualité de complice des infractions reprochées à son mari.