Coopération européenne et bi ou multilatérale

 

Extrait d’audition devant la Commission de la Défense de monsieur Joël Barr, Délégué général pour l’armement (2 juillet 2019).

(…)

1- La coopération européenne, renvoie d’abord au Fonds européen de défense et des actions préparatoires qui s’y rattachent. Inutile de revenir sur le fait que pour la première fois, nous avons des fonds européens consacrés aux dépenses de défense.
Deux programmes expérimentaux ont pour l’instant été mis en place : l’action préparatoire pour la recherche en matière de défense (PADR), dotée de 90 millions d’euros pour les années allant de 2017 à 2019, et le programme européen de développement industriel pour la défense (PEDID), doté de 500 millions pour 2019-2020. Le règlement du PEDID a été adopté et les premiers programmes ont été retenus.

Nous savons que certains projets seront abondés par le fonds dès son lancement : le programme de l’Eurodrone et le projet européen de radio logicielle de nouvelle génération ESSOR (European Secured Software defined Radio).
Des appels à projets sont lancés pour recueillir les propositions de l’industrie. Ils concernent en particulier le système de navigation par satellite, un programme de plateformes stratosphériques de renseignement, Euro-HAPS – European High Altitude Platform Stations, ou encore des travaux d’amélioration des plateformes navales, dans le cadre desquels le projet de rapprochement industriel entre Naval Group et Fincantieri constitue une excellente proposition.

2- En matière de coopération bi- ou multilatérale, nous travaillons assidûment avec quatre pays européens à la préparation et à la conduite de nos projets : l’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni et la Belgique.

Avec l’Allemagne, nous sommes en train de préparer le système de combat aérien du futur, le SCAF, qui a fait l’objet d’une signature d’accord de coopération au salon du Bourget entre la France, l’Allemagne et l’Espagne. Nous préparons également le projet de char de combat du futur, le MGCS Main Ground Combat System. En outre, dès ce mois-ci, nous allons engager la préparation du programme d’aviation de patrouille maritime du futur, le MAWS – Maritime Airborne Warfare System –, pour lequel nous voulons notifier la première étude d’architecture système à la fin de cette année. Nous avons adressé la semaine dernière, avec nos amis allemands, une demande de proposition à l’industrie.

S’agissant de l’Italie, nous pouvons saluer la signature par Naval Group et Fincantieri du joint–venture Poseidon qui se consacrera aux navires de surface militaires. Nous soutenons cette société avec les programmes multilatéraux que nous menons en coopération avec nos amis italiens, qu’il s’agisse des pétroliers ravitailleurs ou de la rénovation à mi-vie des frégates du programme Horizon. Nous travaillons également sur les suites du système sol-air de moyenne portée terrestre (SAMP-T) dans le prolongement du programme Aster – développement d’un nouveau missile, changement des radars équipant les bateaux français et italiens, système de contrôle-commande commun aux deux pays.

Avec le Royaume-Uni, malgré les incertitudes liées au Brexit, nous travaillons sur la guerre des mines du futur dont les essais sont en cours depuis le début du mois de juin. Nous comptons passer en réalisation en 2020. Nous nous penchons également sur la suite à donner au programme de missiles antinavire et de missiles de croisière FMAN/FMC qui ont fait l’objet d’une mission d’information commune entre l’Assemblée nationale et la Chambre des Communes. En outre, nous maintenons le dialogue sur l’aviation de combat du futur même si les Britanniques ont annoncé l’année dernière au salon de Farnborough qu’ils lançaient leur propre projet, Tempest, alors que nous nous consacrons au SCAF.

Avec les Belges, le contrat de partenariat gouvernemental est entré en vigueur tout récemment. Et je vous remercie, Mesdames, Messieurs les députés, d’avoir contribué à rendre possible cet accord intergouvernemental en le ratifiant. Le contrat de partenariat gouvernemental CaMo – capacité motorisée – permet dans un premier temps à nos amis belges de faire acheter – au nom et pour le compte de l’Etat belge- par la DGA des véhicules Griffon et Jaguar identiques aux nôtres et à renforcer la coopération opérationnelle entre nos armées de terre.

Parmi nos missions, figurent l’équipement des forces, la préparation du futur, le développement des coopérations mais aussi le soutien des exportations. Je n’ai pas besoin de revenir sur les résultats que nous vous avons communiqués pour 2018 et sur le rapport qui a été diffusé depuis. Je soulignerai simplement que nous développons nos exportations en Europe avec les Belges et les Espagnols.

Pour lire l’audition de monsieur Joël BARRE, délégué général pour l’armement, devant la Commission de la Défense dans son intégralité, cliquez sur le PDF ci-dessous.
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Rediffusé sur le site de l’ASAF : www.asafrance.fr

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