Notre armée infiltrée ?

Par Alain sanders

Comme nous avons eu l’occasion de le rappeler en citant Gestion de la barbarie (Editions de Paris), ce manuel qui circule nous dit-on dans les milieux islamistes, des consignes sont données aux would be djihadistes d’investir les salles d’arts martiaux, les services de sécurité et de gardiennage, mais aussi de servir dans la police et dans l’armée.

Des attentats déjoués, comme celui programmé dans le sud-ouest par un ancien de la Marine, qui envisageait avec ses complices de décapiter sur un site militaire un officier français, devraient inciter à une plus grande vigilance. Rappelons-nous encore le cas de cette femme gendarme – et islamiste – qui occupait un poste sensible et avait introduit dans la caserne son amant (connu des services de police…) proche des frères Kaouachi.

A l’heure où nous écrivons, au moins dix anciens militaires français d’origine maghrébine (à une exception près) ayant rejoint les rangs islamistes ont été identifiés par les services de renseignement. L’un d’eux, d’origine tunisienne, né dans le 9-3, s’était engagé au 1er RPIMa, le régiment para de Bayonne. Il y avait suivi le stage commando RAPAS (Recherche aéroportée et actions spécialisées). Au bout de quatre ans, il quitte l’armée (en 1998) pour intégrer des sociétés de sécurité. Pour l’une d’entre elles, il a assuré la protection de sites pétroliers de la péninsule Arabique.

En 2011, il tombe le masque et affiche des convictions salafistes. Congédié par son employeur d’alors, il n’hésitera pas à l’attaquer aux prud’hommes « pour discrimination » ! Et puis il disparaît dans la nature. Jusqu’à ce qu’on le repère au Yémen où, selon nos services, il aurait été en contact avec les frères Kaouachi. Et puis on a perdu sa trace. Mais on n’écarte pas l’hypothèse qu’il soit rentré clandestinement en France…

Selon plusieurs sources, ils seraient ainsi une bonne dizaine à avoir suivi un même cursus de formation dans des unités rompues aux techniques de tir, de sabotage, d’utilisation d’explosifs. La DSPD (ex-Sécurité militaire), la DGSE et la DGSI en auraient formellement identifié neuf. Récemment, Radio France Internationale indiquait que, « parmi la dizaine d’anciens militaires français présents en Syrie », l’un d’eux a mis ses compétences au service de l’encadrement de jeunes djihadistes « français ».

L’an dernier, un journaliste américain, Mitchell Prothero, a même écrit qu’un ancien officier de la DGSE avait rejoint les rangs d’Al-Qaïda en Syrie. Ce que le ministère de la Défense s’était empressé de démentir. Il pourrait cependant s’agir d’un ancien militaire ayant servi dans les Balkans dans les années quatre-vingt-dix.

Selon L’Opinion : « En avril 2014, un groupe islamiste a diffusé une vidéo où un ex-militaire, Français d’origine française comme il se décrit lui-même, explique sa conversion à l’islam et sa décision de rejoindre l’armée adverse. Photo en béret rouge à l’appui, ce jeune homme assure avoir auparavant servi dans un régiment d’infanterie parachutiste. »

Le ministère de la Défense, qui ne peut ignorer la menace, mais qui fait comme si tout allait bien madame la merguez, a tout de même renforcé ses moyens de détection avec, notamment, la création de 65 postes au sein de la DSPD.

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